dimanche 1 mars 2009

Les fiancés de Loches deFeydeau

Le début est stupéfiant  qui montre un défilé de gens venus dans une agence de placement à la recherche d'un boulot. La scène serre d'autant plus le coeur que la plupart de ces demandeurs d'emploi vivent réellement dans un centre d'hébergement et d'assistance pour personnes sans abri. L'acteur Chad Chenouga y anime un atelier théâtre dont les subventions  sont menacées par les restrictions de budget. Ce qui n'étonnera personnes en ces temps  où non seulement l'ascenseur social est bloqué mais ou les personnes les plus démunies comptent pour du beurre aux yeux des princes qui nous gouvernent.


Mais nous sommes chez Feydeau non chez Brecht ce qui veut dire que les gags ne vont pas tarder à crépiter. Se croyant dans une agence matrimoniale (qui a son siège un étage plus haut) deux frères et leur frangine venus de province (plus exactement de Loches) chercher l'âme soeur, font leur entrée dans le bureau de placement où ils sont engagés sur l'heure comme domestiques par un médecin sur le point de se marier alors qu'il a promis à une demi-mondaine de lui mettre la bague au doigt. Va bien entendu naître un torrent de quiproquos qui emmènera tous cette bande de gogos dans la maison de santé dirigée par le docteur que les énergumènes qui occupent son appartement et risquent de faire capoter ses noces commencent à lui courir sur le haricot.  

En écrivant au cours de sa  jeunesse, Les fiancés de Loches, Feydeau ne pouvait évidement pas savoir - encore qu'il en avait peut être la vague prémonition - qu'il finirait lui-même ses jours dans un hôpital psychiatrique.  Réputée injouable, cette pièce a été montée de main de maître par Jean-Louis Martinelli. Sa mise en scène foisonne de trouvailles et il a su trouver la célérité des enchaînements sans laquelle Feydeau apparaît comme un auteur mortel. Des comédiens au talent bien trempé font le reste. On citera en particulier le trio de provinciaux joués avec une fantaisie décapante par Sophie Rodrigues, Mounir Margoum  et Zakariya Gouram ainsi que Martine Vandeville qui compose une vieille fille qui rappelle les si pittoresques seconds rôles du cinéma français d'antan. 


Jusqu'au 11 avril théâtre Nanterre-Amandiers

1 commentaire:

Unknown a dit…

c'est fort dommage que vous citiez dans votre articles. que le trio des fiances de loches , en faisant l'impasse volontaire sur d'autres ou par paresse et cela on ne peu que le déplorer. si vous n'êtes pas sensible au jeu des autres acteurs entre autre maxime Lombard, Abbes Zahmani Christine Citti laurent dolce. Alors dans ce cas la dites le.les ignorer c 'est les insulter.