vendredi 21 mai 2021

Un garçon d'Italie de Philippe Besson. Mise en scène et adaptation Mathieu Touzé

Mathieu Touzé, désormais aux commandes du Théâtre 14, a été si séduit par Un garçon d'Italie, roman écrit il y a quelques années par Philippe Besson, qu'il l'a adapté pour la scène et en est un des trois protagonistes. Il en est même le personnage central, un mort qui se confie. Comme le feront la femme et le garçon avec lesquels il avait de puissantes attaches. Chacun semble répondre à un enquêteur qui tente de savoir si l'homme retrouvé noyé a été victime d'un accident ou d'un assassinat.Le garçon fait le tapin dans une gare italienne. Sa relation au disparu était, dit-il, d'une exceptionelle intensité. Sa confession est, pour le reste, sans fard. L'unvers de la femme, qui a découvert les aspects dissimulés de la vie de son défunt amant, est à présent fissuré. Mathieu Touzé a misé sur une batterie d'effets visuels et sur de populaires et nostalgiques chansons d'amour qui tout du long rythment la représentation. Laquelle, avec ses mots de tous les jours semés de formules recherchées, n'est pas sans évoquer, lorsqu'elle se montre ambitieuse, la presse du coeur. Jusqu'au 30 mai Théâtre 14 tél 02 45 45 49 77

dimanche 16 mai 2021

Que faut-il dire aux hommes.? Mise en scène Didier Ruiz.

Didier Ruiz initiateur d'un théâtre documentaire poursuit le parcours qu'il a depuis quelques années emprunté. Après les anciens détenus d'une longue peine et les personnes transgenre de Trans, il a demendé à des femmes et des hommes qui ont la foi de l'évoquer. Certains en arrivent à sonder leur territoire intérieur. Ainsi ce frère dominicain qui dit avoir oeuvré pour mener une vie désencombrée. Certains se souviennet d'avoir été assailli par un sentiment de félicité, un autre a été marqué par la litturgie juive après en avoir, dans son enfancen, été totalement détaché.Un musulman plein d'humour espère bien ne pas être, lors de son arrivée au paradis, accuelli par des centaines de vierges. Un homme tenté par le chamanisme a couru le monde et vécut des moments d'exception.Tous confient des sentiments ou des souvenirs gardés au plus secret de leur être. On quitte ces comédiens évidement non professionnels, qui ont pour cetains le sentiment qu'une grâce leur a été accordée, secoué à l'extrême. Les conditions auxqelles sont soumises les salles de spectacle ne permettent pss que cette merveille soit programée pus de qielques soirées. Du 19 au 22 mai Théâtre de La Bastille tél 01 43 557 78 36

dimanche 2 mai 2021

Les analphabètes Une réalisation de Gina Calinolu et Lionel Gonzalez

Il n'est pas rare que des artistes de la scène s'emparent du scénario des Scènes de la vie conjugale de Bergman. Personne en revanche ne l'a fait avec autant de bonheur que Gina Calinolu  et Lionel Gonzalez.  La formation de ces deux comédiens est on peut plus opposée puisque  le jeu de l'un est marqué par son compagnonnage avec l'ingénieuse Jeanne Candel et que le métier  de sa partenaire est influencé par la méthode de Stanilawski. Cette différence de registre s'avère sacrément payante. Au cours de la scène inaugurale le couple se félicite de sa parfaite entente.  De fines lézardes pourtant ne tardent pas à apparaître. L'homme plein de lui même  a pris la décision de refaire sa vie et assène à celle qu'il quitte une foule de reproches. Elle les encaisse sans guère protester. Lorsqu'après de longues périodes de silence ils se revoient elle a appris à lui renvoyer la balle. Bientôt les phrases qui tuent c'est lui qui en est l'objet. Bergman n'a eu de cesse de jeter une lumière crue sur les liens conjugaux et le plus fréquemment de dépeindre l'homme sous des traits peu glorieux. Si au cours des trois heureus que dure le spectacle l'attention jamais ne retombe c'est que les mots sont portés par deux interprètes exceptionnels. Ils sont épaulés par le musicien de jazz Thibault Perriard dont les interventions apaisent ou accentuent les différends. Quel gachis qu'un spectacle d'une telle qualité soit victime de ces temps pandémiques! Il n'aura été qu'extrêmement  peu joué.Si un directeur de salle pouvait avoir l'heureuse idée de le programmer...