Comme au début les comédiens gesticulent à qui mieux mieux ,on craint le pire. Mais très vite on prend conscience que la dramaturge sicilienne Emma Dante va entourer de sa ferveur les trans c'est à dire les travestis qui se prostituent. Après qu'ils se soient livrés à des danses et à des chants d'une médusante beauté, ils commencent à se raconter. Pendant qu'ils se poudrent avec vigueur, ils relatent les évènements traumatisants qui dans leur jeunesse ou même dans leur enfance les ont fait muter de personnalité. Tous ont la particularité de s'exprimer rondement, de ne pas mâcher leurs mots. Alors que l'un prétend qu'il va se marier et mener une vie popote, un autre qui s'est fait copieusement sermonner par l'un de ses confrères veut partir seul dans la nuit. Il en est empêché par ses copains et copines qui ne doutent pas qu'il va se faire violenter par des hommes gavés de haine.
Malgré l'atmosphère burlesque dans laquelle baigne la représentations, on devine que ces êtres en marge vivent dans une insécurité permanente. Avec cette création Emma Dante met en scène un vibrant plaidoyer pour le respect des singularités
On croit savoir que pour protéger les enfants du bon dieu du récit de tant de turpitudes, le Saint Père, croisé d'une doctrine méchamment réactionnaire, vient d'interdire ce spectacle au Vatican.
Jusqu'au 11 avril Théâtre du Rond Point
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