dimanche 29 mars 2009

Je meurs comme un pays de Dimìtris Dimitriadis

Dimitri Dimitiadis, devenu aujourd'hui poète et auteur dramatique, débuta en 1978 juste après la chute du régime criminel des colonels avec ces phrases qui semblent monter de sa nuit. A travers un fleuve de mots hyperboliques, il dépeint ce fond de bestialité que des siècles de savoir vivre avaient refoulés. Portant cette parole plus qu'elle ne l'interprète, Anne Alvaro, évoque  d'une voix qui force l'écoute, le tragique immémorial de la condition humaine. Faits comme des rats par l'intrusion de cette hydre monstrueuse qu'est la guerre, tous voient leur destin fracassé et se révèlent capable du pire pour survivre. 
Bien que ce texte jaillit de la plume de son auteur il y a 30 ans, il est difficile de coller plus qu'il ne le fait à l'actualité. Tant les horreurs, que ce soit en Birmanie, en Tchéchénie, au Liban, à Gaza ou au Darfour, continuent de se multiplier. Conscient que l'écriture de Dimitriadis est d'une puissance déflagrante, Olivier Py a programmé plusieurs de ses pièces la saison prochaine au Théâtre de l'Odéon dont il est directeur. Anne Alvaro jouera dans l'une d'entre elles qui sera montée, comme le fut Gertrud de Howard Barker par GiorgioBarberio Corsetti. 
Il est urgent en attendant d'aller voir cette mise en scène d'Anne Dimitriadis et d'entendre la comédienne dans un emportement incantatoire dire à à la fin de la représentation qui peut aussi bien être interprétée par une seule actrice que par 70 (comme ce sera le cas l'an prochain par une troupe grecque) : "salaud de pays, il est parvenu à ce que ses tueurs atteignent nos matrices et les creusent comme des tombeaux".
Jusqu'au 7 avril MC93 Bobigny  

1 commentaire:

Unknown a dit…

bon voilà un spectacle que je n'ai pas vu et qu'il faut aller voir, on dirait bien. Tu vas bien ?