mercredi 12 août 2015
Le Théâtre du Peuple à Busssang fête ses 120 ans.
Pour les 120 ans de la création du Théâtre du Peuple par l'écrivain Maurice Pottecher - qui voulait par ce biais faire accéder à ce que l'on appelle le savoir ou la culture ceux qui trimaient dans l'usine paternelle - Vincent Goethals, directeur du lieu, a décidé de rendre hommage à des auteurs dramatiques de la proche Allemagne. S'il a, lui, porté son choix sur "L'opéra de Quat'sous" de Bertolt Brecht, Yves Beaunesne s'est, de son côté, prononcé pour "Intrigue et amour" de Friedrich von Schiller. Il est clair que l'événement, cette année, aura été la redécouverte de cette pièce pourtant bien inactuelle du vieux loup des lettres (1759-1804) Dévorés par l'intensité de la jeunesse, la fille d'un modeste maître de musique et le fils d'un comte président, parvenu à ce haut rang au moyen de douteuses intrigues, veulent lier leurs vies. Ce qui ne fait l'affaire d'aucun des pères. L'éminent personnage intime à son fils l'ordre de mettre fin à cette "amourette". N'arrivant pas à ses fins, il use de stratagèmes d'une férocité retorse. Bien qu'il aurait gagné à être plus ramassé, le spectacle incontestablement séduit. Cela grâce à une mises en scène façonnée avec esprit, à la traduction piquante et pleine d'audacieuses trouvailles de Marion Bernède et d'Yves Beaunesne et à une interprétation de choix. Dont les fleurons sont Jean-Claude Drouot (le père sans scrupules) et Philippe Fretun (le père humilié) Monté par Vincent Goethals, L'opéra de Qua't sous ne se hisse pas au même niveau. Les comédiens en sont des professionnels et des amateurs qui, tous, semblent en roue libre. Le fait d'avoir transformé ce texte d'une saisissante acuité politique et sociale en un baratin démagogique (véritable appel aux applaudissements) n'arrange évidement rien.
Jusqu'au 23 août Bussang 03 29 61 50 48
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