Le cas est assez rare pour être souligné. En 1984, Marguerite Duras signe un film, Les enfants, qui ne ressemble en rien à ses longs métrages précédents. Le personnage central, Ernesto, annonce à ses parents qu'il ne veut plus se rendre à l'école car on y apprend des choses qu'il ne sait pas. Dix ans plus tard elle écrit Pluie d'été dans lequel elle étoffe les personnages du film. Aujourd'hui Emmanuel Daumal tire de ce roman un spectacle de théâtre.
Le thème de l'étranger si cher à l'écrivaine née au bord du Mékong est ici constamment présent. La mère vient des Carpathes, le père de la plaine du Pö. Sans un sou, ils vivent à Vitry dans un bidonville, ont fait sept enfants et passent de nombreuses soirées à se bourrer la gueule. Leur fils aîné Ernesto , 12 ans, apparaît comme l'enfant sauvé des eaux de la littérature. L'ancien testament est constamment présent puisque le môme qui a rompu avec le système scolaire cite abondamment l'un des fils du roi David qui, après avoir fait de multiples incursions dans les domaines du savoir en arrive à la conclusion que tout se vaut. Ernesto n'en devient pas moins un esprit d'immense envergure. La preuve que le génie ne s'apprend pas...
Les personnages sont tous d'une singularité irréductible. La mère est tentée d'abandonner ses enfants mais a pour Ernesto une affection si grande qu'elle lui permet de comprendre ses mots aux oreilles des autres si énigmatiques. Le père a, lui, une préférence marquée pour Jeanne l'aînée de ses filles. Quant à Ernesto il se rend soudain compte qu'il aime sa soeur d'amour. Comme cette passion est réciproque, ils couchent avec le plus grand naturel ensemble. On se souvient à cet instant de la tendresse débordante de Duras pour l'un de ses deux frères.
Joué avec un entrain contagieux par Claude Mathieu (magistrale), Christian Gonon, Eric Genovèse, Marie -Sophie Ferdane et les jeunes et bigrement talentueux Jérémy Lopez et Adeline d'Hermy ce spectacle au cour duquel ne fleurissent que des situations saugrenues en dit aussi long sur la transformation si mal conçues des banlieues ouvrières.
Les écrits de Duras sont toujours montés et joués dans un climat respectueux sinon pompeux. Le metteur en scène donne au contraire de cette oeuvre qu'elle a fait jaillir d'elle à la fin de sa vie, une vision chaloupée. Ce qui déplaît à certains. Et met beaucoup d'autres en joie.
Jusqu'au 30 octobre Théâtre du Vieux -Colombier tel 01 44 39 87 00
jeudi 29 septembre 2011
dimanche 25 septembre 2011
L'ouest solitaires de Martin Mcdonagh
Deux coeurs solitaires. Lesquels appartiennent à deux frères qui partagent sous le même toît le vide de leur existence. Seule donne quelque couleur à la dite existence la haine irréductible qu'ils se vouent depuis l'enfance et qui non seulement les pousse à se balancer des bordées d'injures mais aussi à se jouer les tours les plus pendables. Le prêtre du village, aussi soiffard qu'eux, vient parfois leur tenir compagnie et leur fait part des dernières tragédies qui ont endeuillé sa paroisse. Cet homme candide s'est donné pour mission d'apaiser leurs conflits. En vain. De son côté il ne voit pas qu'une jeune fille, qui porte le surprenant prénom de Girleen, cache sous ses airs bravaches l'amour qu'il lui inspire.
Originaire de comté de Galway dans l'oues de l'Irlande, l'auteur dont la pièce se situe dans la lignée du Baladin du monde occidental de John Millington Synge - dans laquelle les personnages sont aussi malveillants et rapias que les frères ennemis - doit sa renommée non seulement au théâtre du Royaume Uni dont il est vite devenu une des figures de pointe mais ausi, surtout à Bons baisers de Bruge, film dont les "héros sont deux tueurs à gage qui ont foiré leur coup, qui a connu un succès amplement mérité.
Directeur d'acteurs et adaptateur d'un talent certain , Ladislas Chollat nous entraîne dans un univers qui tient à la fois de la tragédie et de la farce paysanne.Véritable boule de ressentiment, Dominique Pinon confirme qu'il est un comédien d'exception, face à lui un Bruno Solo aux accents inédits fait lui aussi merveille. On ne saurait oublier la scène qui couronne le spectacle où fourrageant dans le passé les deux ostrogots allument un feu d'artifices de révélations.On en sort tout retourné.
Théâtre Marigny tel 08 92 222 333
Originaire de comté de Galway dans l'oues de l'Irlande, l'auteur dont la pièce se situe dans la lignée du Baladin du monde occidental de John Millington Synge - dans laquelle les personnages sont aussi malveillants et rapias que les frères ennemis - doit sa renommée non seulement au théâtre du Royaume Uni dont il est vite devenu une des figures de pointe mais ausi, surtout à Bons baisers de Bruge, film dont les "héros sont deux tueurs à gage qui ont foiré leur coup, qui a connu un succès amplement mérité.
Directeur d'acteurs et adaptateur d'un talent certain , Ladislas Chollat nous entraîne dans un univers qui tient à la fois de la tragédie et de la farce paysanne.Véritable boule de ressentiment, Dominique Pinon confirme qu'il est un comédien d'exception, face à lui un Bruno Solo aux accents inédits fait lui aussi merveille. On ne saurait oublier la scène qui couronne le spectacle où fourrageant dans le passé les deux ostrogots allument un feu d'artifices de révélations.On en sort tout retourné.
Théâtre Marigny tel 08 92 222 333
mercredi 21 septembre 2011
Madame de ... Vilmorin d'Annick Le Goff et Coralie Seyrig
Louise de Vilmorin navigua tout au long de sa vie (1902-1969) parmi les heureux du monde. Dès la première scène au cours de laquelle Coralie Seyrig lit des lettres où la dame implorait, avec force mensonges, son frère ou ses amis de lui envoyer de l'argent en ajoutant chaque fois que celui -ci la ruinait... on apprend cependant que, dépensière sans compter,elle ne vivait que des largesses de ses proches. Se retrouvent parmi son escouade d'amis et d'amants qui l'accompagnèrent de leurs encouragements Saint Exupéry Cocteau, Jean Hugo, Gaston Gallimard, René Clair et évidement Malraux
Si Louise de Vilmorin fut une épistolière pleine d'esprit, elle fut aussi l'auteur de plusieurs romans dont les exquis Julietta et Madame de... qui fut divinement porté à l'écran par Max Ophuls. Bien qu'elle les écrivit avec un talent bien trempé, elle n'avait que peu d'estime pour ses travaux de romancière. Seuls trouvaient grâce à ses yeux les poètes (elle publia plusieurs recueils de poèmes dont deux sont dits par la comédienne qui s'accompagne elle- même au piano) et les illustrateurs de leur temps au premier rang desquels elle place Balzac et Proust.
Son incurable lucidité on la retrouve lorsqu'elle évoque des épisodes intimes de son parcours. Elle aurait, dit elle, été ravie d'être fidèle mais se trouva toujours en butte aux reproches des hommes qu'elle aima, reproches qui lui étaient odieux. Elle ajoute, mutine, que la passion, elle, ne survivait pas à la vue des pores dilatés de la peau de celui qui la veille l'avait ébloui...
Toujours prompte à bousculer les idées reçues de son temps, elle n'hésite pas à dire qu'il n'y a guère que les prêtres et les homosexuels qui veulent se marier. Une phrase qui trouve aujourd'hui un piquant échos. D'une sagesse plus grande qu'on aurait pu l'imaginer elle accepte les réalités de l'âge, constate, les années ayant passées, qu'elle n'est plus dans le circuit.
Coralie Seyrig incarne avec une délicatesse infinie cette femme qui ne fut pas une intellectuelle mais se montre dans le moindre de ses écrits d'une profonde intelligence. Avec la complicité experte d'Annick Le Goff elle a su transformer en un monologue d'un charme discret les entretiens qu'accorda au journaliste et biographe André Parinaud celle qui fut l'égérie de nombre de ses plus étincelants contemporains.
On a compris que ce spectacle est à particulièrement recommander à ceux pour qui la littérature reste du pain vivant
Petit Montparnasse tel 01 43 22 77 74
Si Louise de Vilmorin fut une épistolière pleine d'esprit, elle fut aussi l'auteur de plusieurs romans dont les exquis Julietta et Madame de... qui fut divinement porté à l'écran par Max Ophuls. Bien qu'elle les écrivit avec un talent bien trempé, elle n'avait que peu d'estime pour ses travaux de romancière. Seuls trouvaient grâce à ses yeux les poètes (elle publia plusieurs recueils de poèmes dont deux sont dits par la comédienne qui s'accompagne elle- même au piano) et les illustrateurs de leur temps au premier rang desquels elle place Balzac et Proust.
Son incurable lucidité on la retrouve lorsqu'elle évoque des épisodes intimes de son parcours. Elle aurait, dit elle, été ravie d'être fidèle mais se trouva toujours en butte aux reproches des hommes qu'elle aima, reproches qui lui étaient odieux. Elle ajoute, mutine, que la passion, elle, ne survivait pas à la vue des pores dilatés de la peau de celui qui la veille l'avait ébloui...
Toujours prompte à bousculer les idées reçues de son temps, elle n'hésite pas à dire qu'il n'y a guère que les prêtres et les homosexuels qui veulent se marier. Une phrase qui trouve aujourd'hui un piquant échos. D'une sagesse plus grande qu'on aurait pu l'imaginer elle accepte les réalités de l'âge, constate, les années ayant passées, qu'elle n'est plus dans le circuit.
Coralie Seyrig incarne avec une délicatesse infinie cette femme qui ne fut pas une intellectuelle mais se montre dans le moindre de ses écrits d'une profonde intelligence. Avec la complicité experte d'Annick Le Goff elle a su transformer en un monologue d'un charme discret les entretiens qu'accorda au journaliste et biographe André Parinaud celle qui fut l'égérie de nombre de ses plus étincelants contemporains.
On a compris que ce spectacle est à particulièrement recommander à ceux pour qui la littérature reste du pain vivant
Petit Montparnasse tel 01 43 22 77 74
mercredi 14 septembre 2011
Ombres portées de Arlette Namiand
La dramaturge Arlette Namiand et le metteur en scène Jean-Paul Wenzel sont tous deux des artistes de la résistance à l'ordre. Mais, on le sait, les chemins de la liberté sont hérissés de difficultés. Qu'ils affrontent avec hardiesse. Les personnages portent tous le corps d'un autre. Un autre qui n'est pas comme dans "Tambours sur la digue", spectacle impérissable d'Ariane Mnouchkine, une marionnette mais bien un être de chair. Vivant ou mort.
Le texte est composé de cinq histoires qui toutes rappellent qu'on porte tous avec soi ou en soi un être cher, un mari, une épouse, un amour, un frère de sang ou de coeur ou la trace qu'ils ont laissée dans notre mémoire. Le spectacle débute par la vision d'un couple de jeunes mariés. Pas question pourtant, comme le veut la tradition, que l'homme porte sa femme dans ses bras pour franchir le seuil de leur nouveau logis. Les personnages de la pièce ne se sentent attachés à aucune convenance, à aucun sacrement. Leurs liens parfois indicibles, comme dans le cas où une jeune fille porte son père sur le départ probable de la vie, sont le plus souvent nourris au lait de la tendresse humaine.
Lors d'une scène plus insolite un soldat porte la dépouille d'un ennemi.Une femme s'interpose, lui assène des reproches. On songe évidement à l'Antigone de Sophocle. La scène est suivie de l'apparition spectrale, du guerrier vaincu maculé de sang. Si le spectacle reste par instants insaisissables, il séduit par la présence charnelle des corps. Il est vrai que Thierry Thieû Lang, dont les chorégraphies sont d'une grâce à ne pas croire, à apporter son concours à Jean-Paul Wenzel. Lequel a eu l'excellente idée d'opter pour un dispositif bi-frontal, ce qui a pour effet de réverbérer les situations.
Alors qu'elle semble faite de moments épars, la représentation se termine en boucle avec l'heureuse réapparition du couple du début.
Jusqu'au 2 octobre Cartoucherie - Théâtre de La tempête tel 01 43 28 36 36
Le texte est composé de cinq histoires qui toutes rappellent qu'on porte tous avec soi ou en soi un être cher, un mari, une épouse, un amour, un frère de sang ou de coeur ou la trace qu'ils ont laissée dans notre mémoire. Le spectacle débute par la vision d'un couple de jeunes mariés. Pas question pourtant, comme le veut la tradition, que l'homme porte sa femme dans ses bras pour franchir le seuil de leur nouveau logis. Les personnages de la pièce ne se sentent attachés à aucune convenance, à aucun sacrement. Leurs liens parfois indicibles, comme dans le cas où une jeune fille porte son père sur le départ probable de la vie, sont le plus souvent nourris au lait de la tendresse humaine.
Lors d'une scène plus insolite un soldat porte la dépouille d'un ennemi.Une femme s'interpose, lui assène des reproches. On songe évidement à l'Antigone de Sophocle. La scène est suivie de l'apparition spectrale, du guerrier vaincu maculé de sang. Si le spectacle reste par instants insaisissables, il séduit par la présence charnelle des corps. Il est vrai que Thierry Thieû Lang, dont les chorégraphies sont d'une grâce à ne pas croire, à apporter son concours à Jean-Paul Wenzel. Lequel a eu l'excellente idée d'opter pour un dispositif bi-frontal, ce qui a pour effet de réverbérer les situations.
Alors qu'elle semble faite de moments épars, la représentation se termine en boucle avec l'heureuse réapparition du couple du début.
Jusqu'au 2 octobre Cartoucherie - Théâtre de La tempête tel 01 43 28 36 36
samedi 10 septembre 2011
L'homme inutile ou la conspiration des sentiments de Iouri Olecha
Bernard Sobel n'a pas son pareil pour sortir de l'oubli des auteurs dramatiques mis au rencart. Sa préférence va depuis toujours à des créateurs réfractaires aux dogmes. Ce qui est le cas de Iouri Olechaqui (1899 - 1960) qui connut la renommée dans les années vingt et trente puis eût, en raison de son peu d'enthousiasme pour les idéaux communistes relookés par Staline, quelques différents avec la censure. Il finit, non pas comme beaucoup de ses pairs au goulag ou passé par les armes, mais dans la misère.
Le metteur en scène a la particularité d'être un penseur subtil et un piètre directeur d'acteurs. Ce qui a pour conséquence qu'il monte des spectacles captivants lorsqu'il engage (comme il le fit, entre autres, pour La forêt d'Ostrowsky) des comédiens qui ont métier et talent. Alors que la plupart des jeunes comédiens semblent un peu égarés, John Arnold qui marche sur les traces de Le Vigan et Pascal Bongard dont la force magnétique ne ressemble à celle de personne, sont prodigieux en frères ennemis. L'un se targue d'appartenir au vieux monde et fait, dans un pays où l'imagination est réduite au silence, l'apologie de la liberté de parole et de pensée tandis que l'autre est partisan de la rénovation de l'homme. La passion que leur inspire à tous deux la même jeune fille ne peut évidement qu'attiser leur haine.
Alors qu'il est à son affaire dans les scènes réalistes, Sobel ne l'est plus du tout lorsque la pièce bascule dans l'onirisme. Ecrite dans les mêmes années que celles où Nicolaï Erdman dressait dans "Le suicidé" un tableau peu glorieux de la chaotique période post-révolutionnaire, cette pièce méconnue fait, elle aussi, le constat que la société soviétique dérive vers le pire.
Jusqu'au 8 octobre La Colline- théâtre national tel 01 44 62 52 52
Le metteur en scène a la particularité d'être un penseur subtil et un piètre directeur d'acteurs. Ce qui a pour conséquence qu'il monte des spectacles captivants lorsqu'il engage (comme il le fit, entre autres, pour La forêt d'Ostrowsky) des comédiens qui ont métier et talent. Alors que la plupart des jeunes comédiens semblent un peu égarés, John Arnold qui marche sur les traces de Le Vigan et Pascal Bongard dont la force magnétique ne ressemble à celle de personne, sont prodigieux en frères ennemis. L'un se targue d'appartenir au vieux monde et fait, dans un pays où l'imagination est réduite au silence, l'apologie de la liberté de parole et de pensée tandis que l'autre est partisan de la rénovation de l'homme. La passion que leur inspire à tous deux la même jeune fille ne peut évidement qu'attiser leur haine.
Alors qu'il est à son affaire dans les scènes réalistes, Sobel ne l'est plus du tout lorsque la pièce bascule dans l'onirisme. Ecrite dans les mêmes années que celles où Nicolaï Erdman dressait dans "Le suicidé" un tableau peu glorieux de la chaotique période post-révolutionnaire, cette pièce méconnue fait, elle aussi, le constat que la société soviétique dérive vers le pire.
Jusqu'au 8 octobre La Colline- théâtre national tel 01 44 62 52 52
vendredi 9 septembre 2011
Tes yeux se voilent de Laurent Cazanave
C'est alors qu'il joue seul en scène, sous la direction électrisante de Claude Régy, Brume de Dieu, extrait Des oiseaux, un roman de Tarjeï Vasaas, que l'on a découvert le jeune Laurent Cazanave. Artiste tous terrains il dirige cette fois quatre comédiens aussi novices que lui dans une pièce dont il est l'auteur et dont le propos percute le spectateur.
Le texte en question est constitué de trois formes courtes dont le "personnage" central est une voiture, objet de passion et de mort. Laurent Cazanave qui semble aimer prendre de front des sujets brûlants à eu l'idée peu banale de décrire un échantillon de sensations éprouvées par une personne qui n'est plus maître de sa caisse comme on dit familièrement.
Un enfant s'amuse avec sa voiture miniature. En proie à des colères abondantes il soumet son jouet à ses aspirations destructrices. La veille d'une fête qui réunit tous leurs proches un couple de 18 ans va en boîte où le garçon écluse un peu trop d'alcool. Au retour leur bagnole plonge dans les profondeurs d'un lac. Le troisième récit tiré d'un fait divers fréquent met davantage encore le public en état d'alerte sensoriel.
Si la mise en scène est - péché de jeunesse - parfois trop ciselée, le spectacle est néanmoins l'un des plus secouants qui se puisse voir. Grâce aux musiques choisies avec goût qui l'accompagne et l'interprétation irréprochable de quatre jeunes comédiens on se trouve face à un objet théâtral dont la force d'attraction tout ensemble nous violente et nous subjugue.
Jusqu'au 2 octobre Bouffon théâtre tel 01 42 38 35 53
Le texte en question est constitué de trois formes courtes dont le "personnage" central est une voiture, objet de passion et de mort. Laurent Cazanave qui semble aimer prendre de front des sujets brûlants à eu l'idée peu banale de décrire un échantillon de sensations éprouvées par une personne qui n'est plus maître de sa caisse comme on dit familièrement.
Un enfant s'amuse avec sa voiture miniature. En proie à des colères abondantes il soumet son jouet à ses aspirations destructrices. La veille d'une fête qui réunit tous leurs proches un couple de 18 ans va en boîte où le garçon écluse un peu trop d'alcool. Au retour leur bagnole plonge dans les profondeurs d'un lac. Le troisième récit tiré d'un fait divers fréquent met davantage encore le public en état d'alerte sensoriel.
Si la mise en scène est - péché de jeunesse - parfois trop ciselée, le spectacle est néanmoins l'un des plus secouants qui se puisse voir. Grâce aux musiques choisies avec goût qui l'accompagne et l'interprétation irréprochable de quatre jeunes comédiens on se trouve face à un objet théâtral dont la force d'attraction tout ensemble nous violente et nous subjugue.
Jusqu'au 2 octobre Bouffon théâtre tel 01 42 38 35 53
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