Vénéré comme ce qu'on appelle au Japon un trésor national vivant, Patrice Chereau a eu le privilège d'être honoré au Louvres où il eu le loisir de monter des spectacles et de faire valoir ceux d'artistes qu'il estime. Notamment 3 du chorégraphe Thierry Thieu Niang lequel est une pure merveille.Ce qui n'est pas le cas de Rêve d'automne du norvégien Jon Fosse dont l'univers est à mille lieu du lyrisme fiévreux de Chereau. Alors que pour l'auteur les morts nous envahissent, il se contente, lui, de faire évoluer dans un cimetière des fantôme parmi lesquels la grandiose Michelle Marquais et le jeune Alexandre Styker.
Mais pour le reste il utilise son lexique habituel. Et l'on retrouve comme dans la majorité de ses créations l'affrontement d'un couple dépareillé qui passe constamment de l'attirance au rejet. Comme toujours chez lui les femmes sont de fieffées emmerdeuses. L'expression "continent noir", que Freud utilisait pour parler de la gent féminine telle que la perçoit les hommes pour qui elle sera toujours un périlleux mystère, semble avoir été inventée pour celui que fut autrefois une figure de proue de la sédition théâtrale.
Le comique de la situation est qu'il se soit piégé en choisissant pour les rôles féminins principaux Valéria Bruni-Tedeschi -dont le jeu frôlant l'hystérie peut en agacer certains et en séduire beaucoup d'autres - et surtout Bulle Ogier qui donne une saisissante interprétation de son personnage de mère intrusive. Face à elles Pascal Greggory (pourtant remarquable dans Ordet mis en scène par Arthur Nauziciel) ne fait pas le poids.
Le spectacle se déroule dans un décor qui reconstitue une salle du Louvre et qui sent le fric à plein nez. Ce qui en cette période de disette est particulièrement outrageant. Les applaudissements retenus du public sont la preuve que si les journaliste ont pour la plupart écrit monts et merveille sur ce spectacle si attendu, les spectateurs eux, ne sont pas dupes.
Jusqu'au 25 janvier Théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77
mardi 21 décembre 2010
vendredi 17 décembre 2010
Brume de Dieu de Tarjei Vesaas
Claude Régy est un très jeune homme de 87 ans. A l'inverse de la plupart des metteurs en scène hexagonaux il est un découvreur d'auteurs ignorés ou du moins, comme c'est le cas ici, rarement montés. Il a aussi la hardiesse de révéler de jeunes acteurs d'une étrangeté hypnotique. C'est aujourd'hui Laurent Cazanave, 22 ans, qu'il connut à l'école d' acteurs du Théâtre National de Bretagne et avec lequel, raconte un témoin de leur rencontre, un courant passa dès le premier instant. C'est d'ailleurs le comédien qui lors d'un stage choisit cet extrait des Oiseaux, roman qui exhale des sortilèges, du norvégien Tarjei Vesaas.
Seul sur un vaste plateau qu'il arpente avant de se figer, Mattis, un garçon considéré comme un simple d'esprit inapte à la vie sociale mais dont la connivence avec la nature est sans équivalent, a par instants une allure de spectre. Allure confortée par des clairs obscurs embrumés et des jaillissements de lumière qui semblent être des reflets de sa vie intérieure. D'une voix hachée en insistant sur les e des fins de mots, il raconte ses liens passionnés avec Hege, sa soeur et évoque les forces de l'ombre avec lesquelles il s'affronte. Il révèle de la sorte le caractère abyssal de nos ténèbres.
Lorsque la barque sur laquelle il s'était embarquée prend l'eau et que l'effroi le gagne on est littéralement pris à la gorge. Mais des ombres tapies au fond de la scène veillent. On retrouve dans ce spectacle qui scintille d'instants grandioses le radicalisme poétique de Claude Régy. En approchant au plus intime ce personnage, que sa singularité ferait considérer avec le plus grand mépris par nos actuels dirigeants, il signe l'une de ses plus ébranlantes créations.
Avec ce monologue d'un homme installé dans une solitude étanche, le Festival d'Automne se termine en beauté. Comme il a commencé. La preuve qu'Alain Crombèque s'est entouré de collaborateurs dignes de l'inestimable personne qu'il ne cessa d'être.
Jusqu'au 29 janvier Ménagerie de verre tel 01 53 45 17 17
Seul sur un vaste plateau qu'il arpente avant de se figer, Mattis, un garçon considéré comme un simple d'esprit inapte à la vie sociale mais dont la connivence avec la nature est sans équivalent, a par instants une allure de spectre. Allure confortée par des clairs obscurs embrumés et des jaillissements de lumière qui semblent être des reflets de sa vie intérieure. D'une voix hachée en insistant sur les e des fins de mots, il raconte ses liens passionnés avec Hege, sa soeur et évoque les forces de l'ombre avec lesquelles il s'affronte. Il révèle de la sorte le caractère abyssal de nos ténèbres.
Lorsque la barque sur laquelle il s'était embarquée prend l'eau et que l'effroi le gagne on est littéralement pris à la gorge. Mais des ombres tapies au fond de la scène veillent. On retrouve dans ce spectacle qui scintille d'instants grandioses le radicalisme poétique de Claude Régy. En approchant au plus intime ce personnage, que sa singularité ferait considérer avec le plus grand mépris par nos actuels dirigeants, il signe l'une de ses plus ébranlantes créations.
Avec ce monologue d'un homme installé dans une solitude étanche, le Festival d'Automne se termine en beauté. Comme il a commencé. La preuve qu'Alain Crombèque s'est entouré de collaborateurs dignes de l'inestimable personne qu'il ne cessa d'être.
Jusqu'au 29 janvier Ménagerie de verre tel 01 53 45 17 17
dimanche 12 décembre 2010
My secret garden de Falk Richter
Né de la rencontre entre deux artistes, Falk Richter qui a écrit la pièce et la met en scène avec Stanislas Nordey qui en est aussi un des interprètes, My secret garden s'est bâtie autour du journal de bord que l'écrivain tient depuis de nombreuses années tout en rédigeant ses pièces. Celle-ci démarre par l'arrivée intempestive d'un homme (Nordey comme toujours d'une présence forcenée) qui cherche un titre à sa dernière pièce.Chacun de ceux qu'il énonce est illustré par des récits dans lesquels il est question notamment de son ascendance fêlée, de l'Allemagne de la reconstruction qui n'a rien à envier à l'époque nazie puisque les fonctions prépondérantes sont occupées par d'anciens partisans du grand Reich. Ce que répétait sans relâche Fassbinder.
On retient surtout dans ce vertige de mots les portraits qu'il dessine de ses parents nazifiés jusqu'à la moelle donc incapable de tendresse. L'amour, si l'on peut appeler cela ainsi, de sa mère ne se manifeste que par son besoin impérieux de le toucher. "Ne me touche pas au dessous de la ceinture" lui répète t'il à l'âge de 16 ans. Le père, lui, est revenu au foyer en 1945 après avoir, avec les hordes sauvages dont il faisait partie , mis l'Europe à feu et à sang. Ces souvenirs persistants sont relayés plus tard par la peur de voir l'âge flétrir les corps et par la rage éprouvée par le spectacle du monde actuel livré au seul pouvoir de l'argent
Stanislas Nordey reçoit dès l'instant, où il n'évoque plus ses cicatrices intérieures et les putrides secrets familiaux, le renfort de deux partenaires : Anne Tismer, comédienne allemande d'un talent équivalent à celui d'Edith Clever et qui fut longtemps l' égérie de Thomas Ostermeyer et Laurent Sauvage qui n'a jamais été aussi inspiré que lorsque, imitant la Brigitte Bardot du Mépris de Godard, il demande à une partenaire invisible "comment sont mes mains, mes fesses, ma bite..."
La dernière partie de cette oeuvre d'urgence qui respire l'intelligence est une invitation à la résistance contre un système économique qui broie nos vies. Voilà un spectacle qui dans cette époque de vide de la pensée tombe on ne peut mieux.
Jusqu'au 18 décembre Théâtre des Quartiens d'Ivry Studio Casanova tel 01 43 90 11 11
On retient surtout dans ce vertige de mots les portraits qu'il dessine de ses parents nazifiés jusqu'à la moelle donc incapable de tendresse. L'amour, si l'on peut appeler cela ainsi, de sa mère ne se manifeste que par son besoin impérieux de le toucher. "Ne me touche pas au dessous de la ceinture" lui répète t'il à l'âge de 16 ans. Le père, lui, est revenu au foyer en 1945 après avoir, avec les hordes sauvages dont il faisait partie , mis l'Europe à feu et à sang. Ces souvenirs persistants sont relayés plus tard par la peur de voir l'âge flétrir les corps et par la rage éprouvée par le spectacle du monde actuel livré au seul pouvoir de l'argent
Stanislas Nordey reçoit dès l'instant, où il n'évoque plus ses cicatrices intérieures et les putrides secrets familiaux, le renfort de deux partenaires : Anne Tismer, comédienne allemande d'un talent équivalent à celui d'Edith Clever et qui fut longtemps l' égérie de Thomas Ostermeyer et Laurent Sauvage qui n'a jamais été aussi inspiré que lorsque, imitant la Brigitte Bardot du Mépris de Godard, il demande à une partenaire invisible "comment sont mes mains, mes fesses, ma bite..."
La dernière partie de cette oeuvre d'urgence qui respire l'intelligence est une invitation à la résistance contre un système économique qui broie nos vies. Voilà un spectacle qui dans cette époque de vide de la pensée tombe on ne peut mieux.
Jusqu'au 18 décembre Théâtre des Quartiens d'Ivry Studio Casanova tel 01 43 90 11 11
samedi 11 décembre 2010
Striptease de Cédric Orain
Elle surgit une chanson canaille aux lèvres puis apostrophe le public et en particulier un spectateur choisi au hasard. Avant de se déssaper, elle lui demande s'il apprécie de voir des filles se dévêtir. Elle passe ensuite à l'étape suivante en expliquant qu'il lui faut respecter les règles de base par exemple ne pas enlever ses chaussures. D'une voix dont le ton à la fois enfantin et aguicheur rappelle celle de Marilyn Monroe, elle évoque Mae Dix qui inaugura l'art du striptease et avec laquelle elle s'identifie.
Comédienne douée à l'extrême, Céline Milliat-Baumgartner joue là une partie ardue dont elle se sort avec éclat. Il faut la voir faire face aux regards, les yeux phosphorescent et la bouche modulant de tendres appels. Avec une souriante impudeur, elle chante, dans un décor réduit au minimum, "je suis malléable à souhait" . En ces jours de froidure de l'année déclinante elle apporte un rayon de malice.
On est pas prés d'oublier cette scène magnifique qui clôt la représentation : alors que les notes cascadent (une musique de sauvage auraient dit les anciens...) elle tourne jusqu'à l'épuisement autour d'une colonne en métal argenté rappelant ainsi le sort funeste des femmes qui refusent les normes de comportements imposés. Leur angoisse est là chevillée au rire contraint
La dernière surprise c'est lors des saluts qu'elle nous l'offre. Au lieu d'une jeune femme fatale on a devant soi une actrice haute comme trois pommes a l'air sidéré de ce qu'elle a osé nous convier à voir.
Jusqu'au 17 décembre Théâtre de la Bastille tel 01 43 57 42 14
.
Comédienne douée à l'extrême, Céline Milliat-Baumgartner joue là une partie ardue dont elle se sort avec éclat. Il faut la voir faire face aux regards, les yeux phosphorescent et la bouche modulant de tendres appels. Avec une souriante impudeur, elle chante, dans un décor réduit au minimum, "je suis malléable à souhait" . En ces jours de froidure de l'année déclinante elle apporte un rayon de malice.
On est pas prés d'oublier cette scène magnifique qui clôt la représentation : alors que les notes cascadent (une musique de sauvage auraient dit les anciens...) elle tourne jusqu'à l'épuisement autour d'une colonne en métal argenté rappelant ainsi le sort funeste des femmes qui refusent les normes de comportements imposés. Leur angoisse est là chevillée au rire contraint
La dernière surprise c'est lors des saluts qu'elle nous l'offre. Au lieu d'une jeune femme fatale on a devant soi une actrice haute comme trois pommes a l'air sidéré de ce qu'elle a osé nous convier à voir.
Jusqu'au 17 décembre Théâtre de la Bastille tel 01 43 57 42 14
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mardi 7 décembre 2010
Un fil à la patte de Georges Feydeau
Congédié autrefois de la Comédie Française alors qu'il faisait partie de la troupe, Jérôme Deschamps y revient dans l'habit d'un metteur en scène au talent bien trempé. Il a choisi pour l'occasion Un fil à la patte de Feydeau dont l'efficacité comique n'est plus à prouver. Bois d'Enghien, dont le nom en jette mais qui n'a pas un traitre sou, a pour maîtresse Lucette Gautier, chanteuse de cabaret dont le plus qu'agréable physique rend fou d'amour un général hispanique qui la couvre de bijoux et cherche querelle à tous ceux dont il la croit éprise.
Bois d'Enghien est sur le point de signer un contrat de mariage avec la fille d'une richissime baronne. Mais comment y arriver avec ce fil à la patte qu'est la belle Lucette qui lui voue une passion indéfectible? Le malheureux ne tarde pas à être la proie de ses propres machinations. Le voilà empêtré dans des embrouilles sans issue desquelles - et c'est là le génie de Feydeau - il parvient, en usant d'arguments alambiqués à l'extrême, à se dépatouiller. Il n'était pourtant pas à la noce le soir où, alors qu' il devait apposer sa signature sur le fameux contrat, il voit arriver, pour rendre le moment festif, son amante avec laquelle il n'avait pas eu le courage de rompre.
Comme toutes les pièces de cet auteur qui possède le don du mot foudroyant, celle-ci -l'une de ses meilleures - plonge les personnages dans un écheveau d'imbroglio. Il faut ajouter que ces personnages ( un clerc de notaire qui est aussi un calamiteux compositeur, une fille à marier qui voudrait échapper à la tranquillité mortifère de son milieu et n'aime que les viveurs, sa mère, une baronne qui croit vivre sous l'ancien régime, une gouvernante anglaise véritable remède contre l'amour, un gros gaffeur dont l'odeur indispose tout ceux à qui il veut manifester son amitié, la soeur de Lucette, vieille fille qui se targue d'être encore vierge...) sont tous succulents.
Il faudrait citer tous les comédiens de ce spectacle au rythme endiablé tant il assène la preuve que la Comédie française est restée un chaudron de talents. Si Christian Hecq qui incarne avec des contorsions du corps dont il est seul capable Bouzin, rôle immortalisé par Robert Hirsch dans la mise en scène "historique de Jacques Charon, Hervé Pierre fait un Bois d'Enghien d'exception tandis que Florence Viala étincelle dans le rôle de Lucette, que Dominique Constanza donne une fois de plus la preuve de l'immensité de son art, que Thierry Hancise fait du général une figure du plus haut comique et que Serge Bagdassarian joue les gros empoté avec une contagieuse délectation. Pas étonnant que le spectacle ait été ovationné.
En alternance jusuqu'au 18 Juin Comédie Française Salle Richelieu tel 08 25 10 16 80
Bois d'Enghien est sur le point de signer un contrat de mariage avec la fille d'une richissime baronne. Mais comment y arriver avec ce fil à la patte qu'est la belle Lucette qui lui voue une passion indéfectible? Le malheureux ne tarde pas à être la proie de ses propres machinations. Le voilà empêtré dans des embrouilles sans issue desquelles - et c'est là le génie de Feydeau - il parvient, en usant d'arguments alambiqués à l'extrême, à se dépatouiller. Il n'était pourtant pas à la noce le soir où, alors qu' il devait apposer sa signature sur le fameux contrat, il voit arriver, pour rendre le moment festif, son amante avec laquelle il n'avait pas eu le courage de rompre.
Comme toutes les pièces de cet auteur qui possède le don du mot foudroyant, celle-ci -l'une de ses meilleures - plonge les personnages dans un écheveau d'imbroglio. Il faut ajouter que ces personnages ( un clerc de notaire qui est aussi un calamiteux compositeur, une fille à marier qui voudrait échapper à la tranquillité mortifère de son milieu et n'aime que les viveurs, sa mère, une baronne qui croit vivre sous l'ancien régime, une gouvernante anglaise véritable remède contre l'amour, un gros gaffeur dont l'odeur indispose tout ceux à qui il veut manifester son amitié, la soeur de Lucette, vieille fille qui se targue d'être encore vierge...) sont tous succulents.
Il faudrait citer tous les comédiens de ce spectacle au rythme endiablé tant il assène la preuve que la Comédie française est restée un chaudron de talents. Si Christian Hecq qui incarne avec des contorsions du corps dont il est seul capable Bouzin, rôle immortalisé par Robert Hirsch dans la mise en scène "historique de Jacques Charon, Hervé Pierre fait un Bois d'Enghien d'exception tandis que Florence Viala étincelle dans le rôle de Lucette, que Dominique Constanza donne une fois de plus la preuve de l'immensité de son art, que Thierry Hancise fait du général une figure du plus haut comique et que Serge Bagdassarian joue les gros empoté avec une contagieuse délectation. Pas étonnant que le spectacle ait été ovationné.
En alternance jusuqu'au 18 Juin Comédie Française Salle Richelieu tel 08 25 10 16 80
samedi 4 décembre 2010
Dämonen de Lars Norén
Ni Lars Norén l'auteur, ni Thomas Ostermeyer le metteur en scène n'y vont de main morte dans ce remake virulent de Qui a peur de Virginia Woolf d'Edward Albee. Frank rentre à la fin de la journée dans l'appartement ultra bobo où l'attend Katarina. Il a au départ l'allure d'un homme à la vie peignée. Mais il ne tarde pas à manifester qu'il ne s'agit là que d'un masque. Si les deux amants, neuf ans après leur rencontre s'aiment toujours, ils ne cessent de s'abreuver d'injures. Il reproche à sa compagne d'avoir été tabassée par le temps qui a coulé. Devenue maîtresse dans l'art de la pique, elle ne l'épargne pas davantage. Ayant utilisé toutes les paroles blessantes qu'ils pouvaient échanger ils invitent, pour faire diversion, le couple de voisins du dessous.
Ceux - ci, parents de deux enfants dont ils ne cessent de parler, vont d'abord être horrifiés en apprenant qu'un sac en plastique qui se trouve dans l'entrée recouvre l'urne contenant les cendres de la mère de Frank. Ils n'ont pas finis d'être sidérés. Ils deviennent les témoins de la lutte sans fin qui oppose leurs hôtes, lutte qui est avivée par le fait que l'alcool coule à flot.Le climat de haine dans lequel ils baignent fini par les atteindre. Ils se balanceront à leur tour leur quatre vérités.
La monstruosité des situation est heureusement fréquemment contrebalancée par la drôlerie qu'elle engendre. Quatre acteurs de première force défendent ces personnages au bord de la crise de nerf et qui parfois y succombent. Thomas Ostermeyer a donné à cette pièce que Lars Norén écrivit à ses débuts quelques touches actuelles notamment par un usage inédit de la vidéo ( qui n'a rien à voir avec la fâcheuse habitude qu'ont aujourd'hui la plupart des metteurs en scène de la greffer sur leurs spectacles) et par des décors dont un tourniquet nous fait découvrir les moindres détails
Lars Nôren est, c'est clair, un descendant de la haute lignée de ces autres maîtres scandinaves, Srindberg et Bergman, qui s'y entendaient pour dresser un constat accablant de la vie en couple. On ne voit pas qui mieux que le directeur de la Schaubüne pouvait en faire ressortir la substantifique moëlle.
Jusqu'au 11 décembre Odéon - Théâtre de l'Europe tel 01 44 85 40 40
Ceux - ci, parents de deux enfants dont ils ne cessent de parler, vont d'abord être horrifiés en apprenant qu'un sac en plastique qui se trouve dans l'entrée recouvre l'urne contenant les cendres de la mère de Frank. Ils n'ont pas finis d'être sidérés. Ils deviennent les témoins de la lutte sans fin qui oppose leurs hôtes, lutte qui est avivée par le fait que l'alcool coule à flot.Le climat de haine dans lequel ils baignent fini par les atteindre. Ils se balanceront à leur tour leur quatre vérités.
La monstruosité des situation est heureusement fréquemment contrebalancée par la drôlerie qu'elle engendre. Quatre acteurs de première force défendent ces personnages au bord de la crise de nerf et qui parfois y succombent. Thomas Ostermeyer a donné à cette pièce que Lars Norén écrivit à ses débuts quelques touches actuelles notamment par un usage inédit de la vidéo ( qui n'a rien à voir avec la fâcheuse habitude qu'ont aujourd'hui la plupart des metteurs en scène de la greffer sur leurs spectacles) et par des décors dont un tourniquet nous fait découvrir les moindres détails
Lars Nôren est, c'est clair, un descendant de la haute lignée de ces autres maîtres scandinaves, Srindberg et Bergman, qui s'y entendaient pour dresser un constat accablant de la vie en couple. On ne voit pas qui mieux que le directeur de la Schaubüne pouvait en faire ressortir la substantifique moëlle.
Jusqu'au 11 décembre Odéon - Théâtre de l'Europe tel 01 44 85 40 40
jeudi 2 décembre 2010
Petites histoires de la folie ordinaire de Petr Zelenka
Petr Zelenka : un nom à retenir. Né à prague en 1967, il est à la fois auteur dramatique, scénariste et cinéaste. Il a en effet adapté pour l'écran Les frères Karamazov et sa première pièce qui n'est autre que Petites histoires de la folie ordinaire. Il y dépeint des personnages qui vivent sous l'autoritaire régime communiste et qui tous ont un grain. C'est en connaisseur qu'il pénètre leur intimité cafardeuse. Dès la première scène on nage dans l'absurde. Un trentenaire sous la coupe d'un gourou coupe, alors qu'elle dormait, les cheveux de la fille qui l'a laissé choir. Il doit ensuite brûler la chevelure à l'endroit où il a connu la demoiselle. Petit problème : il s'est attaqué à la tignasse non de celle qu'il voudrait voir revenir à lui mais à celle de sa tante.
La pièce est tout du long du même acabit. Ses parents comme ses amis et voisins collectionnent les galères, connaissent la déroute de leurs amours et tiennent des discours où l'absurde le dispute au tragique ou au comique échevelé.Les échanges entre ces personnages totalement à côté de la plaque sont évidement crépitants. D'autant que le merveilleux s'en mêle puisqu'un mannequin de cire se met à parler et que la couverture du personnage central s'anime sous ses yeux...
Le collectif DRAO qui s'est donné pour mission de mettre collectivement en scène des auteurs contemporains (ils se sont affronté à Jean-Luc Lagarce, Fausto Paravidino, Roland Schimmelpfennig) aurait dû faire appel à un metteur en scène de leur choix qui aurait empêché que le spectacle soit une suite de numéros et qui aurait fait en sorte qu'il soit tour à tour émouvant, effrayant, désopilant.La pièce de Petr Zelenka n'est pas seulement une farce tourbillonnante mais se veut aussi un miroir d'une société qui ne tourne pas rond. Ce qui n'est pas particulièrement hilarant.
Lacan, dans un de ses moment de génie, disait "n'est pas fou qui veut". On pourrait ajouter qu'il ne suffit pas de jouer au fou pour convaincre le public que l'univers dans lequel évoluent les comédiens ressemble comme deux gouttes d'eau à un hôpital psychiatrique.
Juqu'au 12 décembre Théâtre de la Tempête Cartoucherie de Vincennes tel 01 43 28 36 36
La pièce est tout du long du même acabit. Ses parents comme ses amis et voisins collectionnent les galères, connaissent la déroute de leurs amours et tiennent des discours où l'absurde le dispute au tragique ou au comique échevelé.Les échanges entre ces personnages totalement à côté de la plaque sont évidement crépitants. D'autant que le merveilleux s'en mêle puisqu'un mannequin de cire se met à parler et que la couverture du personnage central s'anime sous ses yeux...
Le collectif DRAO qui s'est donné pour mission de mettre collectivement en scène des auteurs contemporains (ils se sont affronté à Jean-Luc Lagarce, Fausto Paravidino, Roland Schimmelpfennig) aurait dû faire appel à un metteur en scène de leur choix qui aurait empêché que le spectacle soit une suite de numéros et qui aurait fait en sorte qu'il soit tour à tour émouvant, effrayant, désopilant.La pièce de Petr Zelenka n'est pas seulement une farce tourbillonnante mais se veut aussi un miroir d'une société qui ne tourne pas rond. Ce qui n'est pas particulièrement hilarant.
Lacan, dans un de ses moment de génie, disait "n'est pas fou qui veut". On pourrait ajouter qu'il ne suffit pas de jouer au fou pour convaincre le public que l'univers dans lequel évoluent les comédiens ressemble comme deux gouttes d'eau à un hôpital psychiatrique.
Juqu'au 12 décembre Théâtre de la Tempête Cartoucherie de Vincennes tel 01 43 28 36 36
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