mercredi 30 novembre 2011

L'école des femmes de Molière

Le coeur gai et les idées bien arrêtées, Arnolphe, un bourgeois au déclin de sa jeunesse a élevé Agnès (délicieuse Julie-Marie Parmentier), une toute jeune fille qu'il a laissé ignorante de tout. Lorsque la pièce débute il confie à un ami qu'il a l'intention d'épouser sa docile pupille. Le comparse se récrie. Le barbon n'en a cure. Et va au devant de sérieuses déconvenues.

Lorsqu'il écrit cette pièce Molière avait connu une violente et vaine passion pour Armande Béjart, la fille de Madeleine, sa compagne. Et paya cet embrasement, au prix de grandes souffrances narcissiques. A travers l'infortuné Arnolphe c'est de lui-même qu'il se gausse. Mais s'il moque d'une plume décidée l'homme mûr qui veut enserrer une jeunesse dans ses filets, il se montre plus féroce encore à l'égard d'Horace (désopilant Jérémy Lopez), le jeune prétendant aux yeux de crapaud mort d'amour qui lui est préféré. Ce gandin en herbe se montre non seulement d'une vertigineuse niaiserie, il se révèle également d'une lâcheté achevée. Et ce pauvre tendron d'Agnès de découvrir, le regard dans le vague, que le parti qu'elle a choisi n'est pas aussi enthousiasmant qu'elle se l'était imaginé.

Le metteur en scène Jacques Lassalle et le comédien Thierry Hancisse, qui interprète Arnolphe, ont en commun d'être capables du meilleur comme de tentatives beaucoup moins glorieuses. On se souvient avec quel bonheur Lassalle mis en scène La locandiera et La bonne mère de Goldoni ou L'homme difficile de Hugo von Hofmanstahl. Il monta en revanche d'affligeante manière La vie de Galilée de Brecht. Il en va de même pour l'acteur qui fut un Mackie messer dénué de grâce dans l'Opéra de quat'sous du même Bertold Brecht. Ils se montrent ici tous les deux sérieusement à leur avantage. On ne saurait donc trop conseiller aux adultes qui veulent faire goûter aux jeunes pousses le charme irrésistible du théâtre de Molière de les faire découvrir cette Ecole des femmes.

Jusqu'au 6 janvier 2012 Comédie française Salle Richelieu tel O8 25 10 16 80

dimanche 27 novembre 2011

Cendrillon texte original de Joël Pommerat

Après avoir revisité ces autres contes pour enfants que sont Le petit chaperon rouge et Pinocchio, Joël Pommerat - devenu en une bonne dizaine d'années l'un des metteurs en scène les plus apprécié de la scène française - se mesure à cette fausse souillon de Cendrillon. Comme on peut se l'imaginer on est dans la version qu'il nous a concocté à mille lieues de la mièvre adaptation réalisée par Walt Disney à partir de l'oeuvre de Charles Perrault.

Sa mère partie vers l'au delà la môme croit devoir penser constamment à elle afin qu'elle vive agréablement son nouvel état. Elle l'évoque donc sans cesse ce qui a le don de rendre chèvre la nouvelle compagne de son père. Cette marâtre a deux filles qui comme elle prennent d'emblée la petite fille à la langue agile en grippe. Elle est, il est vrai, franchement exaspérante, alors qu'elle apparaissait, jusqu'à ce que Pommerat s'en mêle, d'une angélique douceur. Le prince charmant,joué par une fille plutôt replète, a lui aussi perdu sa maman mais la croit en voyage et attend depuis de nombreuses années chaque soir son coup de téléphone... La rencontre des deux orphelins n'a rien d'un coup de foudre mais leur permet de se guérir l'un l'autre du chagrin qui les mine.

L'humour est heureusement de la partie. La promise du papa est une gorgonne quinquagénaire qui se croit d'une irrésistible beauté. Lorsqu'elle apprend que le roi cherche à marier son rejeton, elle se met à rêver de s'installer dans les ors du royaume. Ses ambitions seront rapidement douchées. Plusieurs comédiens ont été recrutés en Belgique. Leur accent qu'ils soulignent avec délectation enlève aux situations leur aspect parfois effrayant.

Si les acteurs sont, comme toujours dans les productions de Pommerat, d'un niveau élevé c'est notamment grâce à Eric Soyer dont la scénographie et les lumières comptent parmi les plus géniales qu'ils nous ait été donné d'admirer. Au vu de tant de merveilles on ne peut que souhaiter que le spectacle soit fréquemment repris. Il semble qu'il n'y ait déjà plus de places à vendre.

Jusqu'au 26 décembre Odéon- Ateliers Berthier tel 01 44 85 40 40

samedi 26 novembre 2011

Sodome, ma douce de Laurent Gaudé

Une femme nue est assise dans la pénombre. On pourrait dire dans la fosse aux lions. Tant Stanislas Nordey, son metteur en scène, l'a mise en danger. Elle incarne l'unique rescapée de Sodome, ville à laquelle le pire est advenu. Dans sa bouche les mots se pressent pour décrire de quelle perverse façon la population de cette cité réputée pour son goût de la fête et de la luxure fut décimée.

Hanté par le souvenir des déflagrations (guerres, génocides, épidémies)qui ont changé le cours de l'Histoire, Laurent Gaudé use - là où les envolées lyriques étaient tentantes - d'un style sobre, d'une langue imagée. Et le récit, que poursuit la jeune femme, incarnée avec une énergie confondante par Valéry Lang, n'en devient que plus intense.

Bras levés elle se remémore les multiples événements qui ont précédés l'arrivée d'un émissaire ennemi tout doux, tout miel reçu avec faste et qui ne fit pas prier pour fricoter avec les femmes et les hommes qui s'offraient à lui. A sa suite surgirent des armées de soldats fous de leur dieu et exercés à l'insensibilité. Et la narratrice d'être transformée en statue de sel.

Il est bien accablant qu'il faille, en ces prudes temps présents en passer par l'Ancien Testament pour exalter, à travers la peinture d'une société où il fait bon vivre, la force salvatrice du désir. Difficile aussi en écoutant ce texte interprété avec un mélange de douleur et de fureur imprécatrice de ne pas songer à l'épidémie de sida qui a transformé nos modes de vies, les a rendus infiniment plus étriqués

Si ce spectacle suscite une réserve, elle concerne la fin qui toilettée serait plus décapante. Puissance de vie intacte, la conteuse repart en chasse.

Jusqu'au 3 décembre Théâtre Ouvert tel 01 42 55 74 40

vendredi 25 novembre 2011

L'histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge d'Hélène Cixous

Cette pièce en deux parties fut crée par Ariane Mnouchkine en 1985, à une époque où on était, comme l'écrit son auteure Hélène Cixous, "au milieu du champs chaotique de l'histoire d'un pays qui a été pris dans le cyclone politique mondial, piétiné, bombardé de toutes parts ... voué à un génocide auto-immunitaire..." En retraçant le destin brutalement scellé de son roi de droit divin elle eût à coeur de faire retrouver une identité aux survivants d'un peuple martyrisé.

Vingt six ans plus tard Delphine Cottu comédienne du Théâtre du Soleil et Georges Bigot, à qui fut à l'époque confié le rôle de Sihanouk, mettent, mais cette fois avec des acteurs cambodgiens, la pièce en scène. Ces jeunes interprètes étaient parfaitement ignorants des terrifiants évènements ici relatés.

Désireux d'être aimé de ses sujets pour la plupart paysans, Sihanouk apparaît au début comme une sorte de roi Salomon rendant justice aux plus démunis. Mais écartelé entre les extrémistes de droite et de gauche, il n'arrête de changer de stratégies qui toutes se révèlent inopérantes. D'un naturel buté il reste sourd aux arguments de ses proches mais pique des colères monumentales quand il devine que la partie est perdue.

Le rôle de ce personnage aux facettes innombrables est assuré par une comédienne d'un talent monstre : San Marady. Dirigés avec un doigté qui doit beaucoup à Ariane Mnouchkine, ses partenaires, comédiens et musiciens, sont eux aussi stupéfiants de justesse et d'inventivité. Mais le plus surprenant est que les metteurs en scène aient réussi à restituer le climat d'un monde où coexistent le quotidien et le surnaturel.

La première partie de cette fresque qui en compte deux se clôt avec l'entrée de Sihanouk, trahi de toutes parts, dans la nuit de l'exil. Porté par un ultime espoir il accepte l'alliance qui lui proposent les khmers rouges. Il est des spectateurs dont les larmes, alors, jaillissent à l'horizontale.

Dès ses premiers pas dans la tragédie Hélène Cixous se montre à la hauteur des maîtres de la Grèce Antique. Voilà qui doit sembler bien pompeux. On ne peut donc que conseiller d'aller y voir

Jusqu'au 4 décembre Théâtre du Soleil tel 01 43 74 24 08

Tout est normal mon coeur scintille de Jacques Gamblin

Animé d'une ardeur teintée de mélancolie, ce juvénile quinquagénaire de Jacques Gamblin est l'un des rares acteurs qu'on ose qualifier de magnétique. Comme dans "Quincaillerie", "Le toucher de la Hanche" et "Entre courir et voler il n'y a qu'un pas papa" tirés de livres par lui écrit, il joue sa dernière création en solo. Enfin pas tout à fait puisqu'il va chercher parmi le public deux personnes - des barons comme on dit dans le langage forain - qui se révèlent des danseurs, comme lui, illuminés jusqu'à l'éclat. Ils ont pour nom Claire Tran et Bastien Lefèvre.

La représentation est ainsi jalonnée de pas de trois d'une irréelle élégance. Pour le reste Gamblin nous fait suivre le fil d'une pensée vagabonde. Ses périlleuses voltiges langagières, ses réflexions toujours inattendues sur le cou des girafes, la place où se situe le coeur, la femme pour laquelle il bat alors qu'il en est des milliards d'autres donnent le sentiment qu'il nous ouvre les portes de son monde intérieur. Conscient ô combien que notre personnes est faite d'innombrables parcelles il en arrive à se bricoler un vêtement de femme comme à former un tendre duo dansant avec chacun de ses partenaires.

Les musiques choisies avec un soin amoureux, la douceur émerveillantes des éclairages et des paysages peints qui se succèdent en fond de scène achèvent de faire de ce spectacle d'une délicatesse inouïe - à la mise en scène duquel a largement collaboré Anne Bourgeois, complice attitrée du comédien - un remède contre la brutalité des temps.

Jusqu'au 3 décembre Théâtre du Rond_Point tel 01 44 95 98 21

lundi 14 novembre 2011

Festival Mettre en scène à Rennes

Place aux jeunes! Alors que leurs aînés sont à la peine plusieurs chorégraphes et metteurs en scène dont les noms sont encore peu connus triomphent lors de cette 15e édition du festival initiée par François Le Pillouér, capitaine assuré de Théâtre National de Bretagne.

Zombie Aporia du chorégraphe Daniel Linehan, 29 ans en paraissant 15, qui se fit remarquer en 2008 lors de la même manifestation avec Not about everything, où il renouait avec la tradition ancestrale des Derviches Tourneurs, s'est aujourd'hui entouré de deux partenaires qui ont l'âge de tous les possibles. Le trio enchaîne huit séquences chantées à capella et dansées. La jeune fille du groupe est si talentueuse que ressurgit en l'écoutant la phrase que répétait Jeanne Moreau dans "Le tourbillon ":"elle chantât d'une voix qui si tôt m'enjôla" A la fois touchant et ludique, ce spectacle demande de ses interprètes une si considérable énergie qu'il ne peut être conçu que par des minots...

Lazare dont on parle abondamment est, lui, un drôle de pistolet. Avec "Au pied du mur sans porte" il plonge en eaux autobiographiques. l y raconte par bribes son histoire de fils d'émigrés qui après avoir été considéré comme débile connut une existence de cancre puis de délinquant, qu'il fut mis à la porte du domicile maternel, dormit dans une cave glaciale et fit des rencontres qui le sortirent de la mouise et de l'illettrisme. irrigué par une foi inouïe dans le pouvoir de la scène, son spectacle aux bouts de chandelles, soutenu par une musique de toute beauté jouée in live, évite soigneusement les clichés sur la banlieue et est parsemé de mots d'enfants tel que "ailleurs, c'est loin" Son seul, défaut mais d'importance, est d'être trop long. S'il accepte qu'une personne avisée lui propose quelques coupes, il apparaîtra comme l'un des plus sûrs espoirs de demain.

Fidèle à ceux qu'il contribua largement à faire connaître, Le Pillouér a aussi programmé François Tanguy qui dans "Onzième" n'arrive pas à retrouver l'inspiration qui nous l'avait tant fait aimer. Avec ses personnages au débit ininterrompu, ce spectacle qui fait de trop multiples références à Cantor, nous égare dans les méandres de récits inspirés par les écrits si foisonnants mais jamais anecdotiques de Dostoïevski.Pour les besoins de Courts-circuits François Verret utilise, comme Tanguy,de multiples écrans et quantité d'idiomes. Ce qui ne donne pas à sa création, pourtant ponctuée de quelques moments de flamboyance,les sensations intenses de plaisir auquel il avait habitué son public.

On ne parlera pas de Swinning Poules et Flying Cocqs de Philippe Decouflé qui a le culot de citer ces génies d'élégances que furent Pina Bausch et Busby Berkley mais réalise un show qu'on aurait vu sans surprise sur TF1. On dira, en revanche deux mots sur Sul Concetto di volto nel Figlio di Dio de Romeo Castellucci qui continue à provoquer l'ire des fondamentalistes chrétiens. Lesquels sont non seulement d'une inacceptable intolérance mais aussi d'une ignorance crasse. Le visage du Christ apparaît, selon les éclairages, anéanti ou serein devant les épreuves que traversent les humains ou l'agressivité que déploient les plus jeunes d'entre eux.

Jusqu'au 19 novembre tel 02 99 31 12 31

mardi 8 novembre 2011

Dark spring de Unica Zürn

On le sait, on pense différemment selon les âges de la vie. L'étonnant avec Dark spring (Sombre printemps) est que ce texte qui décrit avec une folle acuité les émois intimes d'une enfant a été écrit par Unica Zürn (1916- 1970) au soir de son existence Désireuse toutefois de garder des distances avec la petite fille (proche c'est l'évidence de celle qu'elle fut) elle utilise la troisième personne pour raconter son cheminement.

Père absent, mère mal aimante, frère qui la viole, l'enfant se réfugie dans des ruminations vengeresses et des fantasmes de sévices lesquels sont, aurait dit herr Sigmund Freud, des recours contre l'effondrement psychique. L'éclosion d'un premier amour la sortira de la dépression. Mais ne la protégera pas de l'hydre familiale.

Avec Bruno Geslin (dont "Mes jambes si vous saviez quelle fumée" d'après Pierre Moulinier et "Je porte malheur aux femmes mais je ne porte pas bonheur aux chiens"d'après Joê Bousquet nous avaient déjà bluffés)le théâtre sort, pour notre plus grand profit, de ses limites. Cette fois il a réuni une comédienne, Claude Degliame, qui a l'art si peu répandu d'illuminer les mots et Coming soon, un groupe de jeunes, très jeunes rockers anglophiles dont la richesse de l'invention mélodique ferait vibrer une bûche. Ecriture musicale et chansons ont été composées à partir du texte. Et l'on est tout au long de la représentation émerveillés de constater avec quelle aisance ils se sont trouvés l'un l'autre.

Si les débuts de la saison théâtrale étaient, à l'image de la France de Sarkozy, plutôt moroses, elle a, avec des spectacles tels que Chroniques d'une haine ordinaire de Pierre Desproges mis en scène par Michel Didym et Dark Spring, enfin prit son envol.

Jusqu'au 17 nov Paris - Villette 01 40 03 72 23

dimanche 6 novembre 2011

Lulu de Frank Wedekind

Voilà des lustres, plus exactement depuis "Einstein on the beach" (que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître...) que Robert Wilson ne nous avait convié à pareille fête. Après un chapelet de spectacles d'un maniérisme exacerbé, il a puisé dans Lulu de Frank Wedekind, l'un des plus brillants représentants de l'expressionnisme allemand, une source nouvelle d'inspiration.

Pour ce faire il a renoué les liens privilégiés qu'il a eu naguère avec Lou Reed, dont l'oeuvre est décidément composée de trésors d'envoûtements mélodiques et avec cette comédienne d'exception qu'est Angela Winkler à qui il a confié le rôle titre. Rôle qu'elle interprète avec une grâce aussi indéniable que celle de Louise Brooks dans l'immortelle Loulou de Georg Wilhelm Pabst.

Si on retrouve ici la lubricité fiévreuse de l'écrivain elle est mise par les soins méticuleux de Wilson dans l'écrin que forment des décors et des éclairages d'une splendeur à ne pas croire. Acteurs et chanteurs dirigés de main de maître sont, eux aussi, sidérants de savoureuse précision.

La pièce qui baigne dans le noir de son temps (les périlleuses années 20) relate, comment ne pas s'en souvenir, les passions jalouses que provoque une jeune femme, incarnation pour Wedekind du continent noir de la sexualité féminine. Bien que le diable semble mener la danse, les talents de Wilson et de Reed se conjuguent pour donner du piquant au destin tragique de Lulu et des personnages au parcours opaque qui l'entourent.Et le public d'exulter comme il ne l'a pas fait depuis les spectacles des allemands Peter Stein et Grüber.

Dans le cadre du festival d'Automne Jusqu'au 13 novembre théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77

samedi 5 novembre 2011

Chronique d'une haine ordinaire de Pierre Desproges

"Plus je connais les hommes plus j'aime mon chien, plus je connais les femmes moins j'aime ma chienne" Ce qu'il fait bon en ces temps d'hibernation intellectuelle où domine le politiquement correct de réentendre Pierre Desproges faire la nique aux bien pensants avec une ironie qui fait blêmir. Disparu en 1988 à l'âge de 48 ans il avait, comme l'écrit Michel Didym qui signe le spectacle, le courage de la haine. il n'arrête de fait de tenir des propos séditieux, de dézinguer à tout va.

il pousse l'effronterie jusqu'à injurier le public, cette "assemblée de zozos" et surtout à railler la maladie qui l'emportera. il est de nombreux moments où l'on rit jaune. Adversaire résolu de la "beaufitude" il accable de sarcasmes les homophobes, les antisémites mais aussi les tempéraments pusillanimes.

Ecrire que Christine Murillo et DOminique Valadié sont excellentes est nettement en dessous de la vérité. On n'imagine pas meilleures passeuses de ces textes dynamiteurs que ces deux comédiennes que n'intimident aucune subtilités du langage ou de la pensée.

La Pépinière théâtre tel 01 42 61 44 16