Un petit intérieur fripé. Les occupants sont sous tension. On découvre dans une pièce attenante le corps sans vie d'une femme. Et le passé d'être sur le champs recomposé. Le mystère de cette mort
sondé. La famille réduite, se composait de Pierre, un homme qui semblait tenir - avec indulgence et l'esprit souvent narquois - son petit monde à bout de bras. Emma, sa femme semblait avoir la tête dans les étoiles, tentait de dégotter un boulot, ne s'y rendait pas, voulait voler de ses propres ailes. Leur fille est une adolescente au parcours cahoteux. La grand-mère allemande semble avoir perdu la raison. Des hommes étaient fréquemment présents. L'un rendait de menus services, l'autre y traînait sa carcasse. Et n'était pas indifférent à Emma qui, un jour céda à cet emportement violent qu'on appelle la passion et découvre des zones de pénombres sensuelles dont elle ignorait l'existence.
La jeune femme se trouva rapidement engluée dans des questions d'argent . Elle connaît l'épreuve des innombrables coups de fil où une voix menaçante lui enjoint de régler ses dettes. Elle ne tarde pas à s''enferrer dans ses mensonges. Sa vie devenue sans issue ne tient plus qu'à un fil qui ne tarde pas à se rompre.
Des liens apparaissent évidement avec Madame Bovary mais aussi avec l'Histoire de Jean-Pierre Romand dont Emmanuel Carrère décrit la vie de tromperies dans L'adversaire. Le besoin de réussite est dans nos années devenu si impératif que beaucoup n'ont d'autres choix que de faire mine de mener grand train. Quand l'amour de plus s'en mêle....
La distribution (Boutaïna El Fekkah, Margaux fabre, Aexandre Michel, Ruth Nuesch, Jean-Claude Oudoul, Pierric Plathier) mérite un coup de chapeau collectif d'autant que le spectacle, qui se démarque grandement de la production courante, a été conçu à partir d'improvisations. S'il a rencontré un tel succès lors de sa présentation au Théâtre de la Colline à Paris, qui lui vaudra une importante tournée la saison prochaine, c'est qu'il apparaît comme une authentique aventure de théâtre.
Du 7 au 10 janvier Comédie de Saint-Etienne tel 04 77 25 14 14
dimanche 29 décembre 2013
jeudi 19 décembre 2013
Gros- Câlin d'Emile Ajar
Si ce n'est dans La promesse de l'aube, Romain Gary n'a pas la réputation d'aimer s'épancher sur son sort ou sur celui de ses personnages. Dans les livres qu'il signa du nom d'Emile Ajar (que ce soit dans La vie devant soi ou dans Gros calin) il y a en revanche une incontestable tendresse à l'oeuvre.
Célibataire et sans famille, monsieur Voisin s'est épris d'un python lequel n'hésite pas à l'enlacer. Mais sa vie en compagnie du reptile lui vaut quelques désagréments. La dame portugaise qui prend soin de son logement n'apprécie pas, mais alors pas du tout, l'animal.Celui-ci est friand de souris. Mais son propriétaire a un faible pour ces bestioles et est bien incapable de les lui faire ingurgiter. Il le nourrira de cochons d'Indes...
L'écrivain portraiture avec brio cet homme désocialisé qui s'éprend de Madame Dreyfus, une voisine qui ne le remarque pas. Sa fréquentation des prostituées lui procure davantage de plaisirs même s'il n'apprécie guère qu'avant le début de leurs ébats ces dames lui lavent la raie des fesses.
On suit d'autant plus ému l'errance mentale du bonhomme que Jean-Quentin Châtelain qui l'incarne lui assure un relief saisissant. Bérangère Bonvoisin qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle s'attache à des destins à la dérive tient le gouvernail avec une ingénieuse fermeté. L'adaptation du roman fut réalisée par Thierry Fortineau, qui fut lui aussi un surdoué de la scène et reste pour ceux qui ont eu le bonheur de le connaître une figure et une voix à jamais inoubliables.
Oeuvre tel 01 44 53 88 88
Célibataire et sans famille, monsieur Voisin s'est épris d'un python lequel n'hésite pas à l'enlacer. Mais sa vie en compagnie du reptile lui vaut quelques désagréments. La dame portugaise qui prend soin de son logement n'apprécie pas, mais alors pas du tout, l'animal.Celui-ci est friand de souris. Mais son propriétaire a un faible pour ces bestioles et est bien incapable de les lui faire ingurgiter. Il le nourrira de cochons d'Indes...
L'écrivain portraiture avec brio cet homme désocialisé qui s'éprend de Madame Dreyfus, une voisine qui ne le remarque pas. Sa fréquentation des prostituées lui procure davantage de plaisirs même s'il n'apprécie guère qu'avant le début de leurs ébats ces dames lui lavent la raie des fesses.
On suit d'autant plus ému l'errance mentale du bonhomme que Jean-Quentin Châtelain qui l'incarne lui assure un relief saisissant. Bérangère Bonvoisin qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle s'attache à des destins à la dérive tient le gouvernail avec une ingénieuse fermeté. L'adaptation du roman fut réalisée par Thierry Fortineau, qui fut lui aussi un surdoué de la scène et reste pour ceux qui ont eu le bonheur de le connaître une figure et une voix à jamais inoubliables.
Oeuvre tel 01 44 53 88 88
dimanche 1 décembre 2013
Déplace le ciel de Leslie Kaplan
Deux femmes dans un bar ou dans tout autre lieu où elles peuvent se trouver à côté d'une télévision allumée. De laquelle s'échappent des propos ineptes. Les deux femmes font, elles, danser les mots, les soupèsent, les refont à neuf. Entre deux évocations d'un certain Léonard, objet d'amour et de haine de l'une d'elles, elles parlent de vaches, de singes, des théories de Darwin, de la difficulté d'être et aussi, exemples farfelus à l'appui, de la supériorité de la langue française sur l'anglais... Ce faisant, elles remettent en question des convictions toutes faites et de fil en aiguille osent le face à face avec notre époque. Epuisées par ces échanges souvent burlesques il leur arrive de sombrer dans le sommeil. Et de rêver. Ces rêves qui leur apparaissent évidement idiots ne sont pas sans les troubler. Elise Vigier et Frédérique Loliée, qui jouent et ont conçu la mise en scène, donnent une beauté inédite à ces moments qui offrent une opportunité à s'atteindre.
Leslie Kaplan a, à l'évidence inventé une nouvelle écriture scénique. Si son texte est d'une densité intimidante, il est aussi gorgé d'humour. D'un humour souvent âpre. Elle assène surtout la preuve ( comme elle le faisait déjà dans "Duetto-Toute ma vie j'ai été une femme" et dans "Louise, elle est folle" déjà montées et interprétées par les deux mêmes comédiennes) que le théâtre est un champs où la pensée peut gambader, où elle a la liberté de se se déployer.
La salle était ,le soir de la première, majoritairement occupée par des adolescents. Qui tout au long de la représentation n'ont pas mouftés et ont manifestés, lors des saluts, combien ils avaient été captivés. La preuve que leurs enseignants savent y faire.
Jusqu'au 15 décembre TGP Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis tel 01 48 13 70 00
Leslie Kaplan a, à l'évidence inventé une nouvelle écriture scénique. Si son texte est d'une densité intimidante, il est aussi gorgé d'humour. D'un humour souvent âpre. Elle assène surtout la preuve ( comme elle le faisait déjà dans "Duetto-Toute ma vie j'ai été une femme" et dans "Louise, elle est folle" déjà montées et interprétées par les deux mêmes comédiennes) que le théâtre est un champs où la pensée peut gambader, où elle a la liberté de se se déployer.
La salle était ,le soir de la première, majoritairement occupée par des adolescents. Qui tout au long de la représentation n'ont pas mouftés et ont manifestés, lors des saluts, combien ils avaient été captivés. La preuve que leurs enseignants savent y faire.
Jusqu'au 15 décembre TGP Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis tel 01 48 13 70 00
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