lundi 23 mars 2009

Chant d'adieu

Né en 1962, Oriza Hirata est le seul dramaturge nippon régulièrement joué en France. Le fait qu'il confronte  dans ses pièces français et japonais lui a sans aucun doute permis d'avoir la cote auprès d'une poignée de metteurs en scène de l'hexagone dont Ronald Gutmann qui monte ce Chant d'adieu dont la force hypnotique rappelle celle des films d'Ozu.  Cinéaste dont  l'auteur se dit grand admirateur.  Marie, qui s'était en seconde noce mariée à un japonais, est morte. Ses parents, son frère et son premier mari sont venus de France pour être présents  le soir de la veillée funèbre. 
La pièce dépeint des personnages infichus de comprendre les codes culturels de leurs hôtes à savoir le mari et la belle soeur de la défunte. La mère (Annie Mercier), femme pétrie de bon sens imite maladroitement les courbettes de ceux qui les  reçoivent, le père ( Jean-Jacques Moreau) apparaît comme un homme sans aspérité qui n'essaie pas d'imiter les comportements à ses yeux insolites de la famille avec laquelle sa fille avait refait sa vie. Le premier époux (Bruno Forget) de cette dernière semble en proie à un inextinguible remords dont on ne connaîtra jamais la cause. La pièce conserve d'ailleurs tout du long des zones d'ombre. Le frère a, quant à lui, visiblement les nerfs en pelote en partie sans doute à cause de la présence de son ex beau frère qu'il ne porte pas dans son coeur.Se trouve également présente une amie de la défunte (Catherine Vinatier) qui, établie depuis de nombreuses années au  pays du soleil levant, est familiarisée à ses coutumes.   
Parfaitement vissé, ce spectacle qui pourtant tourne autour de la pensée de la disparue déclenche à mainte reprises des sourires. L'excellence des comédiens japonais comme de leurs partenaires français y est évidement pour beaucoup. 
Du 24 au 27 mars Théâtre National de Bordeaux
Le 7 avril Dole Scène du Jura
les 21 et 22 avril Villefranche Théätre
Du 5 au 7 mai Grenoble MC2

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