jeudi 19 mars 2009

La cerisaie

Pour son dernier spectacle comme directeur du Théâtre de la Colline, Alain Françon a choisi de mettre en scène La cerisaie, l'ultime pièce de Tchkhov qui relate l'abandon du mode de vie sans entraves des propriétaires des grands domaines.  Pour ce faire, il s'est dit-il inspiré des notes du grand réformateur du théâtre de son temps, Stanislavski. Le début se passe dans un salon aux lumières basses. Le plateau s'illumine quand surgit Lioubov revenue de Paris où elle a séjourné quelques années. Elle est entourée de ses deux filles, de son frère et de voisins pique assiettes ou qui ont  trouvé dans la réussite matérielle une raison de vivre. On apprend bientôt que la famille est dans une débine économique dont elle ne pourrait sortir qu'en autorisant la destruction de la cerisaie qui entoure la maison et la construction de datchas pour les citadins avides de séjours à la campagne.Ce qui semble à Lioubov et aux siens une aberration.  
Le temps passe comme dans toutes les pièces de Tchekhov au fil d'anodines conversations. Aucun des membres de la famille ne tient à prendre conscience que la société s'ébroue et qu'ils vont perdre leur dernier bien. Une interprétation presque sans faille rend cette cérémonie des adieux parfois drôle, la plupart du temps déchirante.
Dominique Valadié est prodigieuse en propriétaire aussi écervelée et large d'esprit que d'une générosité sans bornes. Didier Sandre interprète avec tout autant de subtilité, son frère d'une désinvolture princière, la composition de Jean-Paul Roussillon qui joue Firs, le  serviteur atteint par les fléaux de l'âge contribuera, quant à elle, à ce que ce spectacle restera en mémoire comme un pincement au coeur. 
Jusqu'au 10 mai Théâtre National de la Colline 
 

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