samedi 7 mars 2009

Duetto, de Leslie Kaplan

Loin de l'emprise aliénante du discours féministe l'écrivaine et auteure dramatique Leslie Kaplan a la trempe de s'attacher aux comportements excentriques de deux copines. L'une déboule avec des fleurs en pot qu'elle finira par massacrer, l'autre est troublée par une femme repérée dans un magazine qui lui ressemble, pense-t-elle, comme deux gouttes d'eau. Les deux jeunes femmes, sont campées avec une fantaisie effrénée par Elise Vigier et Frédérique Loliée qui ont elles mêmes conçues le spectacle. A langue imaginative de Leslie Kaplan, elles ont ajoutées des extraits de pièces de Rodrigo Garcia, dramaturge argentin établi en Espagne réputé pour ses créations on ne peut plus trash. Du coup l'une des deux actrices en vient à parler dans un espagnol traduit aussitôt par sa partenaire, tandis que celle-ci s'enduit les bras de ketch up. 
On trouve pèle mêle dans cette représentation joyeusement branque des chansons, des séquences de cabaret, des discours peu orthodoxes sur la condition féminine et des scènes de jeux. L'une des comédienne se fait la malle en disparaissant  comme une souris dans le trou d'un mur puis réapparaît. La scène sur laquelle l'autre actrice déverse un cageot de légumes sur le plateau transforme celui-ci en foutoir. Pour ajouter à l'incongruité de la situation les lumières changent sans cesse d'intensité et un gars braque sa caméra sur les deux filles aux conduites déréglées. 
La scène la plus chavirante est celle où l'une des deux comédiennes dit à un mec qu'on ne verra pas : câline-moi, arrose -moi, asperge-moi, bourre-moi. Ce duetto est à particulièrement recommander à ceux que séduisent les spectacles gorgés d'inventions et qui réservent de plus des replis inattendus. 
Jusqu'au 29 mars Maison de la Poésie    
      

Aucun commentaire: