Ils sont cinq auteurs, François Bégaudeau, Arnaud Cathrine, Aurélie Filipetti, Maylis de Kerangal et Joy Sorman qui à partir de témoignages de garçons et filles de vingt ans ont écrit des scènes de la vie de quelques représentants de la génération qu'on disait, il y a peu encore, montante et qui est aujourd'hui victime des convulsions répétées de la crise.
Ces aperçus sur ces existences précaires s'imbriquent à merveille. Exception peut être faite d'une apprentie mécanicienne, les jeunes gens - qu'incarnent des comédiens si convaincants qu'on on ne peut écrire qu'ils sont en devenir - semblent tous issus de couches non défavorisées de la société. Ce qui ne les empêche pas de "ramer" Beaucoup vivent en co-location et se cherchent à la moindre occasion des crosses. La peur de se faire pigeonner les rend souvent d'une inébranlable dureté. Qu'ils aient poussé fort avant leurs études ne leur réserve pas davantage qu'aux sans diplôme les faveurs de la chance.
La partie à la fois la plus hilarante et désespérée de cette production -qui donne raison à Paul Nizan qui écrivit "je ne laisserai personne dire que 20 ans est le plus bel âge de la vie" - a trait aux stages bidons offerts par les entreprises. Un gars fait ses premier pas dans ce qu'on appelle la vie active. Il est initié à ses fonctions par une fille qui se révèle, comme lui, stagiaire non payée. Elle appelle à la rescousse un collègue aussi mal traité qu'eux par l'employeur. Lequel a eu la riche idée d'appeler tous les garçons Stéphane, toutes les filles Stéphanie. Ils est vrai qu'ils baignent tous dans le noir de leur temps. Histoire de se consoler chacun dit à propos de sa situation : ça fait une expérience. En oubliant que ladite expérience est tout sauf épanouissante.
L'opération lancée par les cinq artistes qui usent d'un langage estampillé jeune est une réussite. Elle fait entre autres le constat que dans le monde laissé en héritage aux jeunes pousses les utopies brillent par leur absence;
Jusqu'au 8 décembre Théâtre Ouvert tel 01 42 55 35 50
lundi 26 novembre 2012
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