Alors qu'il se laisse aller à des propos pétillant d'esprit dans un salon calqué sur celui de son propre hôtel particulier une femme assise dans la salle le prend à partie. On apprend bientôt qu'il s'agit d'une de ses anciennes conquêtes avec laquelle il a arrêté tout commerce. Le voilà bien penaud. Son ex amie montera heureusement sur la plateau et fera la paix avec celui qui fut son amant
C'est merveille que de voir un jeune metteur en scène s'emparer d'une pièce d'un homme qu'on considérait comme un paraguon de futilité, pire : comme un champion du bon mot. Thomas Joly, qui monta la saison dernière avec les mêmes partenaires Arlequin poli par l'amour, de Marivaux ne se contente pas de mettre en scène la pièce, sans doute l'une des meilleures des 155 écrites par son auteur, comme le faisait habituellement le maître et mais s'attribue aussi comme il en avait coutume le rôle principal. Mais alors que Guitry parlait d'une voix posée et bien articulée comme il était de mise à son époque (voix que l'on entend à la fin de la représentation qui se termine par un monologue de Debureau, une autre de ses pièces les plus prestigieuses), Thomas Jolly, comme ses acolytes ont adopté le jeu vif en vigueur de nos jours. Toâ non seulement n'y perd rien mais apparaît, du coup, d'une modernité résolue.
On ne peut que se réjouir de constater qu'Olivier Py a retenu ce spectacle parmi ceux qu'il présente sous peu dans son festival de jeunes metteurs en scène.
Bayeux Le 24 avril
Paris Théâtre de l'Odéon les 5 et 6 mai
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