Sur le point de perdre la vue, la marquise a fait venir à ses côtés la fille naturelle de son frère. D'idylliques les relations entre les deux femmes que séparent une génération deviennent de jour en jour plus tendues. C'est que l'aînée tient salon et que le cercle de fervents qui le fréquentent , parmi lesquels Turgot et D'Allembert, tombent sous le charme de l'accorte jeune fille qui partagent leurs sentiments d'injustice et leur désir de voir l'avènement d'une société plus égalitaire. La marquise habituée à être adulée pour le brillant et la causticité de son esprit supporte mal les tendres attentions dont sa nièce est devenue l'objet. Se sentant délaissée par ceux qu'elle appelait ses amis, elle ne tarde pas à donner libre cours à sa jalousie.
Les passes d'armes entre les deux femmes deviennent bientôt meurtrières. L'une se prétendant de plus en plus avide de bienséance sociale, tandis que l'autre se révèle partisane inconditionnelle des encyclopédistes. Sans compter que Julie Lespinasse reproche à sa parente de ne lui avoir jamais manifesté d'affection. Madame du Deffand est, elle ne s'en cache pas, une teigne. Mais les dernières phrases qu'elles échangent prouvent que, étant allée à bonne école, la plus jeune en deviendra une elle-aussi.
Le metteur en scène à concentré son attention sur ses interprètes. Si Sarah Biasini et Jean-Claude Bouillon jouent remarquablement leur partition, Daniele Lebrun est, elle, de la classe des plus grands. Sa seule présence justifie qu'on se précipite dans cette Antichambre.
Oeuvre. Le texte de la pièce est paru dans l'Avant- Scène 12 E
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