Digne fils de son père le réalisateur anglais Peter Watkins (à qui l'on doit notamment La bombe, Punishment park et Edward Munch, la danse de la vie), l'écrivain-metteur en scène est bien décidé à en découdre avec la marche inacceptable du monde. Ses deux personnages, Marion et André Klein, sont des déclassés. Elle a décidé de faire la grève de la faim, tandis que lui s'accroche à une chimère. Ayant découvert sur une bouteille de pinard qu'ils peuvent empocher de l'argent en répondant à une question, il ne songe qu'à tenter sa chance. . Etant chacun, par ailleurs, d'une impérieuse lucidité ils dissèquent en s'empoignant régulièrement les temps intenables qu'on vit.
Indigné par l'amendement Mariani qui rend légales les recherches sur l'ADN imposées à certains étrangers, Gérard Watkins rappelle par l'intermédiaire de Marion les lois raciales édictées en 1940 sous Pétain. Etaient considérés comme juifs ceux qui avaient trois grands parents qui l'étaient où seulement deux grands parents si leur conjoint appartenait à la "race" honnie. Difficile de ne pas mettre faire le lien entre ces lois et certaines maladies qui sautent une génération.
Réalisé avec une économie ascétique ce gros plans d'un couple représentatif de notre époque tantôt fait rire, tantôt noue les tripes tant sa mise en scène tient fermement le cap.
Jusqu'au 5 mai A la Comète 347, 45, rue du Faubourg du temple Paris (endroit d'un charme fou voué dans peu de temps à la destruction.) Le texte "Identité" est paru à la nouvelle maison d'édition Voix navigable 7 E
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