Il est clair que pour Claude Régy qui monte cet extrait d'un roman de l'écrivain norvégien Tarjei Vesaas le monde dans lequel nous vivons menace notre intériorité. C'est pourquoi on se trouve à chacune de ses créations au coeur de ténèbres inexplorées. Un homme à la charpente robuste ( Yann Boudaud qui avait délaissé la scène depuis quelques trop longues années) qui parle à la troisième personne est sur le point de se laisser glisser dans l'inconnaissable. Les profondeurs de l'eau dans laquelle il semble dériver l'attirent. Cette position précaire ouvre en lui des horizons de pensée.
Bien qu'en proie à une sorte de commotion psychique, il remonte à la surface et finira peut-être par apprécier le magnifique désastre d'être en vie. L'acteur qui tout du long sépare les syllabes apparaît comme une sorte de miroir de celui que nous sommes quand il nous arrive d'être sur le point de céder au vertige de la chute.
Des lumières, comme toujours dans les spectacles de l'exigeant artiste qu'est Régy, cet infatigable découvreur d'oeuvres essentielles, sont de toute beauté. comme l'est la bande son. Une jauge réduite empêche les spectateurs d'être nombreux à découvrir ce joyau à nul autre pareil.
Dans le cadre du Festival d'Automne Odéon Ateliers Berthier tel 01 44 85 40 40
jeudi 4 octobre 2012
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