On ne compte plus les metteurs en scène qui se sont mesurés au théâtre de Serge Valetti. Mais seule à ma connaissance Chantal Morel sut, il y a belle lurette, en montant, "Le jour se lève Léopold", mettre en valeur l'absurde savoureux de cet auteur dont la faconde rappelle, par instants, celle de Roland Dubillard, David Géry s'attaque, lui, à une pièce écrite par Valletti pour France Culture et qui n'a, pour autant qu'on le sache, jamais été jouée. Son faste verbal étourdissant a, à l'évidence, foutu la trouille à ceux qui auraient voulu s'en emparer. Mais pas à Olivier Cruveiller ( en alternance avec Claude Guyonnet) et à Christian Drillaud qui interprètent deux personnages lesquels s'appellent l'un Cahin, l'autre Caha.
Se posant comme tout un chacun quand il est seul, des questions aussi démentes que "Comment communiquait- on avant l'invention du langage?" ils en arrivent, emportés par leur verve, à associer des raisonnements de plus en plus hasardeux. Cahin ne se remet pas d'avoir été plaqué par une fille. Caha lui fait remarquer qu'il n'a connu l'objet de son obsession que cinq minutes il y a quinze ans et l'autre de lui répondre "tu ne connais rien au coup de foudre". Et si, plutôt que de se laisser submerger par les mots qui bruissent dans leurs têtes, ils se mettaient à écrire et, pourquoi pas, à se transformer en dramaturge? Ce qui a, sans doute aucun, été le cas pour le sieur Valletti.
Le plus frappant dans ce spectacle jubilatoire qui tourne en boucle est que les deux comédiens n'ont jamais l'air de jouer mais semblent eux- même entraînés dans un feu roulant de questions et de réponses on ne peut plus saugrenues.Difficile de ne pas admirer la sagacité avec laquelle David Géry a dirigé cette opération à haut risque.
Jusqu'au 24 novembre Lucernaire tel 01 44 45 57 34
dimanche 28 octobre 2012
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