Feydeau cultive comme personne dérision et déraison. Pleine de folles embardées sa pièce - dont Claude Autant-Lara tira en 1949 un film d'une virevoltante splendeur - a pour principale protagoniste Amélie, une gouailleuse et aimable cocotte à qui Marcel Courbon, un viveur qui se retrouve pour l'instant sans fonds, propose un mariage factice qui lui permettrait toucher un héritage conséquent. Sur ce début passablement cinglé vont se greffer des personnages plus folklo les uns que les autres. Parmi eux un père qui vit des charmes de sa fille, un prince oriental féru de son rang et surtout un tonton belge à l'accent irrésistible. Cette crème d'homme est aussi un gaffeur invétéré.
On ne dira jamais assez combien est admirable la virtuosité de la langue de Feydeau combien habiles sont les jeux constants entre le vrai et le faux et percutants les retournements de situation qu'il n'a de cesse d'inventer. Si on ajoute qu'il avait le génie des répliques qui tuent on comprendra que son talent surpasse largement celui des auteurs contemporains de comédies. La différence avec ceux-ci tient aussi au fait que l'humour chez cet écrivain qui finit ses jours en hôpital psychiatrique est né d'un désespoir sans fond.
Si la propension au cabotinage de certains comédiens nuit au spectacle les interprétations d'Hélène De Fougerolles au sourire plein les yeux, de Bruno Putzulu, qui pas plus dans le registre loufoque que dans celui du sérieux ne ménage son talent ainsi que de Serge Ridoux qui campe un personnage au ridicule tonitruant donnent à cette brillante satire de la bourgeoisie d'autrefois un sacré peps
Michodière tel 01 47 42 95 22
samedi 6 octobre 2012
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