Ecrivain contemporain majeur, Annie Ernaux se raconte avec des mots d'une parfaite précision. Jamais elle ne surenchérit ou ne se laisse tenter par la joliesse d'une formule. La porosité entre sa vie et ses oeuvres a ouvert une voie dans laquelle s'est entre autres engouffrée Christine Angot. Mais contrairement à sa véhémente consoeur, Ernaux jamais ne laisse place à du ressentiment. Elle fait dans "Une passion simple" le récit de sa liaison avec un homme venu de l'Est.
N'attendant que le moment où son amant allait réapparaître, ses repères se brouillèrent. Elle devint associale. Prit en dégoût son travail d'enseignante contrainte de corriger les travaux de ses élèves. Se mit à dépenser sans compter afin d'apparaître dans une tenue différente à chacune des retrouvailles avec l'homme Ce qui, reconnaît-elle, était d'autant plus absurde qu'ils cédaient à l'ivresse des sens dès son arrivée. Elle sait aussi que celui qui la hante ne s'intéresse aucunement à la vie artistique ou intellectuelle.
Il est d'une difficulté inouïe d'interpréter une femme qui sait son attente démesurée, le constate mais ne se le reproche pas. Marie Matheron joue de manière on ne peut plus gracieuse cet être emporté par la passion. Jeanne Champagne qui la dirige avec tact a eu en la choisissant la main sacrément heureuse.
Jusqu'au 7 juin Lucernaire tel 01 45 44 57 34
lundi 19 mai 2014
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