Les écrits de l'écrivain autrichien Thomas Bernhard furent couronnés de nombreux prix. Mais que valent ces récompenses si elles sont attribuées par des jurés pour lesquels l'élu n'avait que mépris? Le miroir que tout au long de son oeuvre il tendit à ses compatriotes n'était pas exactement flatteur. L'attribution de ces prix fut pour cet homme qui ne s'en laissait pas conter l'occasion de se livrer à des ahurissants déchainements verbaux. A travers lesquels se dessine une personnalité qui touche au tragique et nous déride.
Quand âgé d'une trentaine d'années il se trouve acculé pour des raisons financières à accepter le petit prix d'Etat autrichien de littérature il ne décolère évidement pas. Ce prix a, en effet, toujours été donné à des débutants de piètre envergure.... Olivier Martinaud, qui a pris l'initiative de mettre ces textes en scène, nous fait à travers son jeu fougueux découvrir un Thomas Bernhardt qui voit encore rouge. Claude Aufaure prête, lui, sa voix faussement onctueuse à l'écrivain tel qu'on l'imagine trois décennies plus tard c'est-à dire tout en haine amusée. Le découvrir, l'air de ne pas y toucher, enfoncer des clous sur le monde de minables qui l'entoure est pure jubilation.
Tout au long du mois de juin le comédien Laurent Sauvage prendra le relais et interprètera d'autres écrits, paraît-il plus vachards encore du plus considérable auteur de l'Autriche d'après-guerre.
Jusqu'au 31 mai Lucernaire tel 01 45 44 57 34
samedi 10 mai 2014
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