Le public fut littéralement aimanté par les précédents spectacles de Laurence Février qui après avoir interrogée des personnes habitant La goutte d'or, un quartier encore populaire de la capitale, avait mis leurs mots dans la bouche de comédiens chevronnés. Tabou qu'elle monte aujourd'hui est clairement moins surprenant. Elle se contente, cette fois, de faire parler des femmes que le viol qu'elles ont subi a laissée égarée de douleur.
Chacune d'entre elles est confrontée à une justice, comme on peut s'y attendre, d'une inqualifiable raideur qui les met en position d'accusée. La pauvreté dramaturgique de la représentation et le systématisme des interrogatoires ne tarde pas à lasser. Cela bien que la distribution composée de cinq actrices soit de bout en bout à saluer
Il est un fait que ces femmes traumatisées ne peuvent que susciter la sympathie. Mais celle-ci n'est pas faite pour activer la pensée. Recueillis dans les années 70, époque où l'avocate Gisèle Halimi s'était faite l'avocate véhémente de la cause féministe, ils apparaissent comme les reflets d'une tendance idéologique. Il y eut entretemps l'affaire Dutroux où le viol, ce crime contre l'humanité qui git au coeur de chaque individu, fut commis contre des fillette et fut suivi, comme on le sait de leur assassinat. Si l'on réalise aujourd'hui un spectacle sur ceux qu'on a réduit à un corps, à un bout de bidoche peut-on encore faire l'impasse sur les violences exercées sur des petits garçons,notamment par des hommes d'église, ou sur la condition des femmes dans les pays de plus en plus nombreux ou triomphent des dictatures théocratiques?
On attend à l'avenir de Laurence Février des créations au propos moins consensuel, des productions qui ouvrent le regard sur une réalité autrement plus complexe
Théâtre le Lucernaire tel 01 45 44 57 34
samedi 8 septembre 2012
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1 commentaire:
je n'ai pas vu le spectacle, il faudrait le metgtre en ligne ;-)
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