jeudi 20 février 2020

Correspondance avec La Mouette d'après Anton Tchkhov et Lika Mizinova

C'est avec plaisir que je vous ébouillanterais, le sous-titre du spectacle en dit long sur la correspondance mutine qu'ont échangé durant dix ans l'écrivain réputé Tchekhov et celle qu'il appelle Lika, une jeune femme dont la fraîcheur désarmante et la beauté l'avaient charmés. Nicolas Struve a eu l'heureuse idée de traduire cet échange de lettres et d'en mettre des extraits en scène. Ce qui est d'autant plus passionnant que les écrits de Lika Mizinova, qui inspira a l'auteur le personnage de Nina, la malheureuse héroïne de La Mouette, n'ont jamais été publiées en français. Leurs relations furent tantôt exaltantes, tantôt teintées de mélancolie. La jeune femme eût quelques amours, vécut à Paris, donna naissance à une petite fille qui mourut en bas âge. Les lettres qu'elle envoya à celui qui fut sans doute l'être qui compta le plus pour elle en disent long sur sa vitalité torturée. Les humeurs de Tchekhov varient elles aussi. Il lui arrive même d'être gagné par l'insouciance. C'est un véritable délice que d'entendre ces deux personnes que la vie séparera jongler avec les mots.Lorsqu'elle s'enflamme Lika écrit sur les murs avec de la peinture à l'eau des mots qui n'y restent qu'un bref moment. Si la représentation est d'une si admirable facture c'est que Stéphanie Schwartzbrod et David Gouhier ont plus que du savoir-faire, ils sont tous deux étrangers à tout jeu conventionnel. Le spectacle s'ouvre et se referme sur une rapide scène de La Mouette. David Struve rend avec ce spectacle un gracieux coup de châpeau à un auteur dramatique que nous sommes nombreux à vénérer. Jusqu'au 29 février Les Déchargeurs tél 01 42 36 00 50

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