mardi 28 janvier 2020
Contes et légendes Création de Joël Pommerat
D'emblée, comme il en a l'art, Joël Pommerant nous embarque dans un monde qui nous est à la fois familier à l'extrême et qui dévie de nos habituelles trajectoires. Les personnages sont des pré-adolescents qui, dans la première scène ne savent pas si ils sont en présence d'une fille de leur âge ou d'un robot Ce qui attise leur colère. Dans d'autres séquences les jeunes vivent en harmonie avec des robots humanoïdes. Harmonie est dans certains cas un mot faible car pour ces êtres au seuil de la vie le robot est une sorte de doudou, c'est-dire un être dont la présence supplée à leur manque affectif. Ces robots ont été programmés de telle sorte que rien n'entache leur humeur. Certains font preuve avec celui ou celle à qui ils appartiennent d'un amour que sans cesse ils leur déclare. Le hic est qu'ils ne peuvent prononcer d'autres mots que ceux de tendresse pour lesquels ils ont été conçus. Ils est comme toujours dans le théâtre de Pommerat des moments où l'atmosphère se fait plus éprouvante. Les membres d'une famille viennent acheter un robot à son propriétaire qui rêve de devenir adulte et doute d'y arriver s'il continue à vivre avec l'androïde qui est à ses côtés depuis son plus jeune âge. La mère de famille explique que sa santé se dégradant elle désire avoir un robot qui accompli les tâches qui étaient les siennes. Ulcérée à l'idée qu'une femme de ménage s'introduise dans son foyer, elle désire avoir la réplique d'un humain qui fasse la cuisine, des emplettes, la lessive... Il est pour cela nécessaire que le robot soit débranché puis rebranché pour les besoin de sa nouvelle mission. Le metteur en scène n'approuve ni ne désapprouve le monde futuriste dont il dessine quelques contours. Il rappelle plutôt que nous sommes nous mêmes des êtres disons construits. Comme toujours dans ses créations les moments sensibles alternent avec d'autres où sourd l'agressivité qui nous habite. On retrouve aussi, et c'est un bonheur, des comédiens dirigés à la perfection. Après le brillant et épique "Ca ira Fin de Louis" Pommerat revient à un théâtre intime fait de courtes scènes séparées par des noirs. On ne lui en voudra pas. Jusqu'au 14 février Nanterre Amandiers tél 01 46 14 70 00
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