mercredi 6 février 2019
Rabbit hole de David Lindsay -Abraire
La metteuse en scène Claudia Stavisky possède deux qualités fondamentales: elle choisit les pièces auxquelles elle s'affronte et les comédiens qui l'interprètent avec un rare discernement. le plateau est, cette fois, investi par Patrick Catalifo, Julie Gayet, Christiane Cohendy, et Lolita Chammah qui tous montrent une aptitude peu commune à interpréter des personnages infiniment plus complexes qu'il n'y parait au départ. La pièce démarre sur une discussion plutôt vive entre Becky, qui joue les parfaites femmes d'intérieur et Izzy, sa jeune soeur au comportement plus trash qui annonce qu'elle est enceinte. Ce qui trouble d'autant plus son aînée que celle-ci a depuis peu perdu son fils de cinq ans. Arrive Howard, le père du garçonnet qui contrairement à sa femme ne manifeste pas de tendance à la claustration. Il accepte, en revanche, mal que le sexe ait déserté leurs rapports. Il ne tardera pas à apparaîtra que le chagrin qu'il dissimulait avec soin est, lui aussi, ravageur. C'est quand la jeune soeur, qui a à présent, peut être à cause de son état, du plomb dans la cervelle et sa mère font irruption dans la maison qu'il devient clair que chacun a le coeur en vrac et les nerfs en pelote. Dès que Nat, la mère tente maladroitement d'apaiser les tensions elle se fait rentrer dedans par sa fille endeuillée. Ce huis-clos familial, où aviver les souvenirs peut conduite au drame et où un adolescent (Renan Prévot) qui se croit coupable de l'accident qui coûta la vie à l'enfant tente de venir s'expliquer, est d'autant plus attachant que contre toute attente il laisse l'avenir ouvert. Les applaudissements chaleureux qui accueillent les comédiens lors des saluts en dit long sur la valeur de la représentation. Bouffes Parisiens tél 01 42 96 92 42
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