mercredi 13 février 2019
J'ai pris mon père sur mes épaules de Fabrice Melquiot
A l'affut de thèmes porteurs, le metteur en scène Arnaud Meunier a commandé à Fabrice Melquiot, auteur dramatique à succés une pièce dont les personnages tirent le diable par la queue. Situation familière à un nombre de plus en plus important d'individus. Ceux dont il est ici question appartiennent à des générations différentes et forment une quasi communauté. Parmi eux une femme (Rachida Brakni) dont le charme opère à la fois sur Roch (Philippe Torreton), un homme plus tout jeune et Enée (Maurin Ollés), son fils dopé, comme ses copains, à la débrouille. Ce petit monde dont les membres sont soudés par l'amitié se trouve secoué par l'annonce que fait Roch du cancer dont il a appris être atteint. Si d'autres trouvent le moyen de rire pour décompresser, Grinch (Vincent Garanger), son vieux pote qu'on devine rivé à lui, perd les pédales. Le monde, lui-même est bouleversé qui est secoué par une série de tremblements de terre. L'atmosphère des lieux apparaît tantôt déconnante, tantôt chagrine. Enée prend l'initiative d'emmener son paternel au Portugal, l'extrême ouest, le farr-west du continent. Projet qu'il aura quelque mal à mener à bien. Acteur populaire qui a du métier à revendre, Philippe Torreton joue à la perfection l'homme en fin de course. Face à lui, Rachida Brakni est prodigieuse en jeune femme qui vit dans une turne et qui confrontée au malheur sait garder son sang froid. Leurs jeunes partenaires leur renvoient tous la balle avec une habileté extrême. Il est pourtant un hic. Fabrice Melquiot, dont l'oeuvre est faite de hauts et de bas a, cette fois, écrit une pièce dont l'écriture mêle avec bonheur le trivial et le lyrisme. Dommage toutefois qu'il ne se soit pas davantage bridé ou que le metteur en scène, pourtant fin stratège, n'ait pas procédé à des coupes drastique. Amputé d'une demi heure, le spectacle aurait eu tout pour plaire. Jusqu'au 10 mars Théâtre du Rond-Point tél 01 44 95 98 21
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