jeudi 4 octobre 2018
Réparer le vivants de Maylis de Kerangal
Rares sont les spectacles qui nous harponnent autant que cette adaptation conçue par Sylvain Maurice de l'oeuvre de l'écrivain Maylis de Kerangal qui fit, c'est justice, un carton. Elle y relate dans un style éblouissant de minutie la mort par accident d'un garçon de 19 ans. La greffe de son coeur doit permettre de sauver la vie d'une autre personne. Les parents éperdus de chagrin sont relayés par des membres du corps médical qui tous se montrent à la hauteur de leur rôle. L'auteur, qui a le sens du trait, pointe, en passant, les minuscules travers de ces êtres par ailleurs admirables. Comédien doué à l'extrême, Vincent Dissez se tient sur un tapis roulant où il esquisse quelques pas de danse en prenant les voix des différents protagonistes. Juché sur le haut du décor en forme de tombeau le talentueux musicien et compositeur Joachim Latarjet accompagne tout du long ce trajet du pire à l'espoir. Et l'on apprend en douce au cours de ce spectacle, qui depuis deux ans emporte où il passe une immense adhésion, que la mort est attestée, non comme on le croyait jusqu'il y a peu, par l'arrêt du coeur mais par la disparition de l'activité cérébrale. Jusqu'au 10 octobre Théâtre de Sartouville et des Yvelines, le 6 novembre Thâtre de l'Agora Scène Nationale d'Evry et de l'Essonne, du 21 novembre au 1er Décembre Théâtre National de Strasbourg.
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