mardi 30 octobre 2018
La Locandiera de Carlo Goldoni
Mirandolina, une avenante aubergiste (Florence Viala comme à son habitude impeccable) a pour pensionnaires deux hommes de qualité (expression autrefois aussi usitée que revendiquée...) qui n'ont de cesse de la courtiser. L'un plein aux as, qui s'est acheté un titre, lui fait de coûteux cadeaux qu'elle accepte après avoir fait mine de les refuser. L'autre, est de vieille noblesse mais n'a pas un sou. Aussi pingre que bouffi d'orgueil, il rappelle les personnages truculents de la Comédia dell arte. Arrive un chevalier qui affirme haut et fort son peu d'estime pour les femmes. Il traite son hôtesse avec tant de morgue qu'elle décide, afin de lui donner une leçon, de l'aguicher. Mais le jeu se révèle dangereux. Surpris par l'esprit, la lucidité et le parler de la jeune femme, celui qui se considérait comme un indécrottable misogyne s'échauffe. Après avoir perdu la tête, Mirandolina revient à la réalité. L'étanchéité des frontières entre les classes n'autorise pas l'aubergiste et le chevalier à se lier. Elle convolera avec Fabrizio, son valet, que son défunt père lui destinait. Elle restera de la sorte maîtresse de la situation. Remarquable directeur de comédiens, Alain Françon a l'art de faire découvrir que ses personnages sont plus complexes, plus vulnérables aussi qu'il n'y paraît. Avec des acteurs de la trempe de Laurent Stocker, Hervé Pierre et Michel Villermoz il jouait, il est vrai, sur du velours. Un mot enfin sur les costumes conçus par Renato Bianchi qui sont pures merveilles. En alternance jusqu'au 10 février Comédie-Française Richelieu tél 01 44 58 15 15
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