Mise en confiance par OEnone, sa nourrice, Phèdre lui fait de sulfureuses révélations : elle aime Hippolyte, le fils de Thésée, son mari. Cachant la passion qu'elle éprouve pour Phèdre, la confidente lui donne des conseils qu'elle aurait été avisée de ne pas suivre. De son côté Hippolyte voue à Aricie, fille et soeur des ennemis jurés de son père, une passion inextinguible. Ces amours éperdus seront tous funestes.
Il n'est pas d'écrivains qui sache mieux que Racine trouvé les mots dictés par le vertige amoureux. Ces mots, Cécile Garcia Fogel (Phèdre) et Nada Strancar (OEnone) s'en emparent avec délice. Christophe Rauck, étonnement à son affaire dans le registre tragique, a avec Nada Strancar (qui à la fin des années 70 incarna Phèdre sous la houlette d'Antoine Vitez), une carte de choix dans sa manche. Voix charbonneuse, silhouette que la détresse fait vaciller et port de reine (qui évoque celui de Barbara dont on entend le timbre chavirant), Cécile Garcia Fogel semble avoir trouvé avec le rôle de la fille de Minos et de Parsiphaë l'accomplissement de ses désirs. Leurs partenaires en rien ne déméritent. Camille Gobi qui compose une Aricie toute de douceur et de discernement semble en particulier apte à avoir de beaux jours devant elle. Le seul bémol qu'inspire ce spectacle mené de main de maître est que Thésée accoutré à l'excès évoque un peu trop l'héroic fantaisie...
Alors que les tragédies du grand siècle ne nous laissent souvent qu'admiratif de la langue de leur auteur, le spectateur se sent ici concerné. C'est dire s'il faut s'y précipiter.
Jusqu'au 6 avril Théâtre Gérard Philipe tel 01 48 13 70 00
mercredi 26 mars 2014
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1 commentaire:
J'ai lu cette pièce, elle m'a vraiment plu. J'adorerais voir la pièce jouée!
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