On ne saurait trop approuver l'acteur et metteur en scène Jacques Kraemer d'avoir sorti de l'oubli Benjamin Fondane qui fut tout à la fois poète, essayiste, réalisateur de films expérimentaux critique littéraire et polémiste. Né en 1998 au sein d' une famille juive échouée en Roumanie, il rejoignit Paris où il adhéra au mouvent surréaliste. Esprit on ne peut moins dogmatique, il se lia aussi à des penseurs qui encouragèrent ses multiples talents.
La découverte de Rimbaud et de Baudelaire (dont Jacques Kraemer fait résonner le génie) lui permirent de céder à ses propres inspirations. On reconnaît les chefs d'oeuvre à ce qu'ils arrivent tôt ou tard à nous aller droit au coeur. Ce qui est le cas pour les écrits de Fondane lequel apparaît aujourd'hui comme un auteur discrètement majeur.
L'obsession du désastre qui jamais ne le quitta prit des proportions gigantesques lorsque la nuit tomba sur l'Europe. Nombre de ses élégies évoquent les temps des pogroms qui, sous les tsars, jetaient sur les routes vieillards et enfants juifs. C'était à présent à à ceux qui avaient trouvé refuge dans l'Hexagone qu'était nié le droit à la dignité humaine. Fondane fut arrêté en 1944 par la police française. Puis envoyé à Auschwitz d'où il écrivit à sa femme une lettre qui se voulait rassurante, apaisée. Ce fut là son dernier commerce avec le monde.
Jacques Kraemer nous offre une représentation durant laquelle le temps semble suspendu
Jusqu'au 30 mars Théâtre de la Vieille Grille tel 01 47 07 22 11
samedi 15 mars 2014
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire