Le premier épisode de cette oeuvre du productif Shakespeare aurait été écrite à plusieurs mains. Dans la mise en scène du jeune et surdoué Thomas Jolly la farce constamment tutoie l'épique. La fougue sanglante de l'âge élisabéthain est bien présente mais allégée par une foule de gags. Ainsi Jeanne la pucelle a t-elle le crâne surmonté d'une perruque bleue. Lorsqu'elle tombe aux mains des anglais, elle prétend être enceinte et désigne successivement pour père du fruit de ses incartades des personnages illustres....
Le spectacle démarre avec l'enterrement d'Henri V alors que son fils n'est âgé que de quelques mois. Les pairs du royaume mettent cette situation à profit pour tenter de s'emparer du pouvoir. Les voir s'empailler est pur plaisir. Quelques années plus tard le souverain s'efforcera de calmer le jeu. Il a, il est vrai, d'autres chats à fouetter puisque débute et la guerre de cent ans et celle des deux roses.
La servilité à l'égard des maîtres du jour est de mise depuis la nuit des temps. On ne s'étonnera donc pas de voir ces messieurs macérer dans leur haine, changer de camps, trahir celui qu'on suppose le plus vulnérable. On retrouve là la connaissance des arcanes du pouvoir dont Shakespeare est le maître absolu.
Les lumières signées Thomas Jolly et Léry Chedemal ajoutent au plaisir que l'on prend à la vue de cette fresque foisonnante qui, c'est certain, fera date. Ses deux premières parties tournent depuis deux ans, avec un succès jamais démenti, dans diverses régions du pays. L'intégrale de la pièce pourra être découverte au festival d'Avignon.
Jusqu'au mercredi 22 janvier Les deux épisodes peuvent être vus en alternance. Intégrale dimanche 15h Les Gémeaux 92330 Sceaux. Tel 01 46 61 36 67
mercredi 15 janvier 2014
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