La comédienne Elisabeth Mazev se remémore les images qui ont pris place dans sa mémoire de l'âge de trois ans à aujourd'hui. Fille d'émigrés d'opinion bulgares, elle entendit constamment évoquer le paradis perdu du pays natal des siens où elle se rendit pour la première fois lorsqu'elle était une enfant de dix ans. Elle avait avant la découverte de la terre des ancêtres eût la visite d'une grand -mère dont la parole caressante l'avait bercée. De ce premier voyage elle garde essentiellement le souvenir de la rencontre avec ses cousines jumelles avec lesquelles elle restera liée et des agapes si abondantes qu' au grand dam de ses parents, elle revint en France le visage et la taille sérieusement enrobées.
Ses pérégrinations suivantes furent moins réjouissantes. Le pays s'était ouvert à l'économie de marché.Les natifs étaient passés maîtres dans l'art de plumer les touristes fussent-ils originaires de l'ancienne patrie du bonheur obligatoire. Elle eût aussi la déplorable idée de faire venir celui qui était son mari et sur lequel la société dont elle était issue provoqua une cocasse répulsion. Le surgissement des maffias et le défilé des filles sans le sou qui se vendaient pour quelques devises étrangères sont des phénomènes connus. Le reproche qu'on peut adresser à ce récit des liens qui unissent la comédienne au pays dont étaient issus ses parents et dont ils conservèrent la nostalgie est qu'il ne dépasse pas les idées toutes faites.
Elisabeth Mazev plante sur sa tête de divertissantes perruques, pousse délicatement la romance bulgare, fait montre, d'un tempérament d'une prodigieuse richesse mais même si l'on sait pertinemment que pour ce qui est de la vérité des faits on repassera, on aurait apprécié que l'émotion ne soit pas aussi absente de cette somme de souvenirs. Cela d'autant que dans "Mémoires pleines" publiées aux Solitaires Intempestifs qui est à l'origine du spectacle les détails qui font vibrer sont légions;
Jusqu'au 2 mars Théâtre Ouvert tel 01 42 55 74 40
samedi 16 février 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
passionnante cette Elisabeth
Enregistrer un commentaire