Sous l'intrigue des Criminels de l'autrichien Ferdinand Bruckner (1891 - 1958) s'annoncent les fantômes de chefs d'oeuvre tels que "Les Légendes de la forêt viennoise" de Odön von Horvath et de l'oeuvre majeure du cinéaste Visconti "Les Damnés". Si les personnages ici présents ne vivent pas dans le luxe éclaboussant de la famille d'industriels qui peuplent le film, ils vivent, comme eux, dans la fétidité morale. Tous habitent le même immeuble et ont un vernis social qui, quand il se fend laisse apparaître un très sérieux penchant au mensonge, à la lâcheté, à la corruption et au crime.
On reconnaît sans mal l'Allemagne des années vingt en route vers l'abîme. On trouve parmi ces hommes et femmes qui survivent au coeur d'un effarant chaos géopolitique un serveur à l'assurance un peu gouape et aux besoins sexuels inapaisables, une femme que la jalousie mène à d'inimaginables extrémités, des fils indignes, un couple dont la rudesse des temps aura raison et aussi, ce qui est à l'époque pas croyable, un jeune homosexuel qui se considère comme un paria mais tente de vivre sa vie. Des procès menés par des juges et avocats incompétents ou malhonnêtes dévoileront la folie dormante de l'ordre établi.
Il était nécessaire pour interpréter des personnages qui se débattent dans une société sous aussi haute tension des comédiens d'une forte identité. Ce qui est le cas de Claude Duparfait, Mathieu Genet, Laurence Roy, Valérie Laroque, Angélique Clairand, Thibault Vinçon et leurs nombreux partenaires. Grâce au metteur en scène Richard Brunel et à l'admirable traduction de Laurent Muhleisen cette pièce développe toute son impressionnante puissance.
Jusqu'au 2 mars Théâtre National de la Colline tel 01 44 62 52 52 Du 13 au 15 mars Théâtre national de Toulouse Du 27 au 28 mars Comédie de Clermond- Ferrand DU 4 au 12 avril Théâtre du Nord Lille
mercredi 13 février 2013
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