dimanche 4 février 2018
J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce
Comme dans "Juste la fin du monde" et "Le pays lointain" Jean-Luc Lagarce décrit dans "J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne" le retour dans la maison familiale du fils qui depuis longtemps s'en était allé. Seules des femmes y vivent ou plutôt y végètent. Alors que le fils a rejoint sa chambre sa mère, sa grand-mère et ses trois soeurs parlent de lui. Leurs récits sont discordants. Ce qui apparaît avec force est qu'elles ont toutes avec cet homme ou ce fantôme des liens inaltérables. Plus que dans les autres pièces de Lagarce la réalité ici ne tient qu'à un fil. La metteuse en scène Chloé Dabert a créé un climat à la fois réaliste et irréel. Qui est celui dans lequel sont plongés les êtres endeuillés. Les femmes, qui ont du fils, petit-fils ou frère une perception différente, sont interprétées par des comédiennes dont le métier ou la grâce juvénile font merveille. Cécile Brune, Clotilde de Bayser, Suliane Brahim, Jennifer Decker et Rebecca Marder forment un quintet de très haut vol. Pour ce qui est des trois jeunes soeurs Tchekhov n'est évidement pas loin. Lagarce a forcément songé à elles lorsque celles nées sous la sienne de plume disent vouloir enfin commencer à vivre. Comme il le fait depuis qu'il est administrateur du Français, Eric Ruf se plaît à repérer des jeunes metteurs en scène d'une puissante singularité. Ce qui est le cas de Chloé Dabert mais aussi de la créatrice des lumières Kelig Le Bars et du compositeur Lucas Lelièvre. On ne peut que se réjouir que Lagarce se retrouve entre d'aussi bonnes mains. Jusqu'au 4 mars Vieux-Colombier tél 01 44 58 15 15
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