lundi 27 mars 2017
Vera de Petr Zelenka
Plus la société est libérale moins elle est sociale. C'est ce que montre sans détours l'auteur dramatique et cinéaste tchèque Petr Zelenka dans Vera une comédie féroce dont se sont emparés Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier. Partie de rien, Vera a fondé sa propre entreprise, une agence de casting pour acteurs de cinéma et de télévision. Son succès lui donnant des ailes, elle accepte de faire fusionner sa société avec un puissant groupe anglais, ce qui, pense-t-elle, fera davantage encore fructifier ses affaires. Vis à vis des personnes qui subissent sa férule, elle se montre d'une dureté à tous crins. A ses proches, son mari, son père et son frère elle reproche de se situer à contre courant de leur temps. Elle est en revanche tout sourire face à ses associés britannique qui après l'avoir contrainte à balayer ses derniers scrupules s'en débarrasseront. Ce qui la fera partir en vrille. Karine Viard a, elle l'a maintes fois prouvé, du métier et de l'abattage à revendre. Elle est une Vera si convaincante que le rôle semble avoir été écrit pour elle. A ses côtés huit comédiens, dont Marcial Di Fonzo Bo - qui co-signe la mise en scène - et Pierre Maillet, qui donne une fois encore la mesure de son brio, jouent une trentaine de personnages. En d'autres mains la pièce apparaîtrait, comme les oeuvres théâtrales ou cinématographiques de Fassbinder auxquelles elle fait songer, d'une noirceur résolue. Le climat burlesque dans lequel les deux maîtres d'oeuvre la font baigner en atténue le tragique. Ils ont eu l'heureuse idée de demander à Pierre Notte, passé maître en matière de réparties incongrues et vachardes, d'assurer la version théâtrale de la pièce traduite par Alena Sluneckova. Jusqu'au 8 avril Théâtre des Abbesses tél 01 42 74 22 77
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