lundi 20 mars 2017
Je crois en un seul dieu de Stefano Massini
L'une est étudiante à l'université de Gaza et a, comme grands nombre de jeune palestiniens, le sentiment de mener une existence sans issue. Elle se prépare à devenir martyr. L'autre appartient à la gauche morale israélienne Elle enseigne l'histoire juive. Les opinions partisanes de certains élèves et collègues la hérissent. La troisième, une soldate américaine, considère que l'unité dont elle fait partie a un rôle de médiateur. Nouveau fleuron de la scène internationale, Stefano Massini se penche à travers ses pièces (Femme non-rééducable, Mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa et de Chapitre de la chute, la saga des Lehman Brothers) sur les faiseurs et victimes des désastres de notre temps. Il se met cette fois à l'écoute des monologues intérieurs qui sans cesse s'entrecroisent des trois femmes dont la vie va basculer au cours d'un attentat qui se produira à Rishon LeZion dans les alentours de Tel Aviv. Dirigée avec discernement par Arnaud Meunier (qui a déjà brillamment mis en scène deux autres pièces de Massini), Rachida Brakni passe d'un personnage à l'autre et dévoile l'évolution de leur état d'esprit. Hantée par les violences exercée contre son peuple l'étudiante palestinienne se fait embrigader et découvre la féroce complexité de son engagement. Le séisme intime que provoque en elle l'attentat dont elle est témoin donne à l'enseignante israélienne le sentiment d'être devenue étrangère à elle-même. Ce qu'elle peut vérifier lorsque l'un de ses collègues, par ailleurs homme aux vastes connaissances, se laisse aller à des propos immondes et qu'elle ne s'insurge pas. A l'exemple de celle de Pasolini, l'oeuvre de Stefano Massini est aussi poétique que politique. Ce que soulignent la mise en scène d'Arnaud Meunier, les lumières de Nicolas Marie et le jeu de Rachida Brakni. Jusqu'au 9 avril Théâtre du Rond-Point tél 01 44 95 98 21
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