samedi 9 janvier 2016
Richard III de William Shakespeare
Peut être Thomas Jolly n'avait pas le projet de monter Richard III. Le succès phénoménal remporté par Henry VI l'aura sans doute incité à poursuivre dans la même voie. On connaît sa capacité à s'approcher au plus prés des monstres politiques. Ce monument de duplicité qu'est Richard III faisait donc parfaitement l'affaire. Il l'incarne lui-même en soulignant la malignité du personnage à qui le désir de puissance fait perdre toute mesure. La mesure n'est d'ailleurs pas la tasse de thé de ce metteur en scène qui ne lésine pas sur les effets visuels et acoustiques.La profusion de lumières rutilantes en agace plus d'un mais fait fait la joie des jeunes spectateurs qui découvrent combien le théâtre peut être à la fois divertissant et source de réflexions. Contrairement à d'autres metteurs en scène de sa génération qui se plaisent à en mettre plein la vue, Thomas Jolly tente surtout de dessiner le profil de ces fous qui de tous temps nous gouvernent. Fils disgracieux d'une mère qui l'a toujours rejeté, le Richard qu'il interprète carbure à la haine. Haine qu'il dissimule longtemps sous des airs patelins et qu'il laisse in fine si bien jaillir qu'il en arrive à foutre à tous les jetons. Mais la colère parfois l'emporte sur la peur... Des comédiens dont le jeu outrancier apparaît d'une frappante homogénéité concourent à rendre ce Richard III intelligemment spectaculaire. Jusqu'au 13 février Odéon théâtre de l'Europe Tel 01 44 85 40 40
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