dimanche 24 janvier 2016

Bettencourt boulevard ou "une histoire de France" de Michel Vinaver

Il y eût sur l'affaire Bettencourt une telle inflation d'informations qu'on en a suivi les rebondissements comme celles d'un feuilleton. Michel Vinaver a saisi à chaud cette affaire qui en dit long sur les turpitudes de certains responsables politiques et membres de la haute finance. Comme on nous l'a répété à satiété, Françoise Bettencourt Meyers (Christine Gagneux), fille d'André et de Liliane Bettencourt a, malgré la sourde opposition de ses parent, épousé un juif. L'auteur a eu la bonne idée d'ouvrir la pièce sur le face à face de deux fantômes, aîeux de ce couple. L'un, est l'inventeur Schueller, père de Liliane Bettencourt, qui milita à la Cagoule et fut durant l'occupation un chaud partisan de la législation antisémite de l'Etat français, l'autre, le rabbin Meyers fut assassiné à Auschwitz. Lilane,qui a atteint un âge respectable et dont la mémoire souvent flanche, est entourée d'un paquet d'aiglefins. Parmi ceux-ci Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune au mieux avec des membres, de l'entourage de Sarkozy et le photographe écrivain François - Marie Banier. Esprit caustique, Michel Vinaver brosse de ces peu reluisants échantillons d'humanité des portrait savoureux. Jérôme Deschamps incarne de succulente façon de Maistre qui, dans ses accès d'autosatisfaction, prend des intonations gauliennes. Didier Flamand adopte, lui, la dégaine insolente de Banier qui s'y entend pour flatter la futilité de sa protectrice. Ce rôle Francine Berger le joue avec une finesse qui rendrait presque touchant ce personnage lequel n'a aucune accointance avec le réel, se paye un amuseur et profite de manière évidement éhontée de son grand âge et de sa colossale fortune. Le procès qui clôt ce spectacle mis en scène avec une plaisante ironie par Christian Schiaretti est celui d'une république qui mériterait d'être affligée du terme de bananière.Jusqu'au 14 février Théâtre National de la Colline tel 01 44 62 52 52

1 commentaire:

MC a dit…

Bonjour,

je suis correctrice de rédaction et me permets de vous proposer mes services.
A la lecture de vos articles, j'ai pensé qu'ils gagneraient en notoriété et en lectorat avec une orthographe irréprochable. Ci-dessous, un aperçu de l'un d'eux corrigé par mes soins.

A votre disposition,

MC

Il y eut, sur l'affaire Bettencourt, une telle inflation d'informations qu'on en a suivi les rebondissements comme celles d'un feuilleton. Michel Vinaver a saisi à chaud cette affaire qui en dit long sur les turpitudes de certains responsables politiques et membres de la haute finance. Comme on nous l'a répété à satiété, Françoise Bettencourt Meyers (Christine Gagneux), fille d'André et de Liliane Bettencourt a, malgré la sourde opposition de ses parents, épousé un juif. L'auteur a eu la bonne idée d'ouvrir la pièce sur le face-à-face de deux fantômes, aïeux de ce couple. L'un est l'inventeur Schueller, père de Liliane Bettencourt, qui milita à la Cagoule et fut durant l'occupation un chaud partisan de la législation antisémite de l'Etat français, l'autre, le rabbin Meyers, fut assassiné à Auschwitz. Lilane, qui a atteint un âge respectable et dont la mémoire flanche souvent, est entourée d'un paquet d'aiglefins. Parmi ceux-ci, Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune au mieux avec des membres de l'entourage de Sarkozy, et le photographe écrivain François-Marie Banier. Esprit caustique, Michel Vinaver brosse de ces peu reluisants échantillons d'humanité des portraits savoureux. Jérôme Deschamps incarne de succulente façon de Maistre qui, dans ses accès d'autosatisfaction, prend des intonations gaulliennes. Didier Flamand adopte, lui, la dégaine insolente de Banier qui s'y entend pour flatter la futilité de sa protectrice. Ce rôle, Francine Berger le joue avec une finesse qui rendrait presque touchant ce personnage, lequel n'a aucune accointance avec le réel, se paye un amuseur et profite de manière évidemment éhontée de son grand âge et de sa colossale fortune. Le procès qui clôt ce spectacle mis en scène avec une plaisante ironie par Christian Schiaretti est celui d'une république qui mériterait d'être affligée du terme de bananière. Jusqu'au 14 février Théâtre National de la Colline tel 01 44 62 52 52