mercredi 23 décembre 2015
En attendant Godot de Samuel Beckett
Ecrite par Beckett en 1948, c'est-à dire à une époque revenue du pire,En attendant Godot a pour personnages centraux Estragon et Vladimir, deux types qui n'en mènent pas large, deux survivants. S'ils évoquent à la fois Charlot, par leurs allures de clochard et Laurel et Hardy par leur absence parfois cocasse d'affinités avec le réel, c'est que le cinéma américain dominé par des acteurs délicieusement burlesques était revenu en force occuper les écrans français. Plantés à proximité d'un arbre isolé dans un paysage désertique, les deux compères attendent le dénommé Godot autrement dit le mirage d'un avenir moins désespérant. Viennent à passer l'exubérant Pozzo que mène à coups de fouet Lucky, son esclave. Le nazisme n'est pas mort puisqu'il est des humains qui peuvent être réduits à l'état d'animaux de peine. Ses scrupules rapidement levés, Estragon va dévorer la pitance de l'homme-cheval. Le jour suivant cet épisode s'est effacé de sa mémoire. Seules des bribes du passé lointain refont parfois surface. Véritable couple de clowns, les deux hommes se chamaillent, lancent des phrases extravagantes, ont l'esprit potache, se reprochent, comme peuvent le faire des enfants, leurs odeurs, ne peuvent se passer l'un de l'autre, comptent en finir ensemble. Metteur en scène considérable, Jean-Pierre Vincent rend à la pièce sa force intemporelle.Comme il tire de plus de ses comédiens (Abbes Zahmani, Charlie Nelson, Alain Rimoux et Frederic Leidgens) un parti particulièrement savoureux et que le superbe décor d'Alain Chambas est éclairé de façon poignante par Alain Poisson, on aurait mauvaise grâce à cacher sa joie. Jusqu'au 27 décembre Théâtre Des Bouffes du Nord. Tel 01 46 07 34 50
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