mercredi 7 octobre 2015
Richard III de Shakespeare Mise en scène Thomas Jolly
Peut être Thomas Jolly n'avait-il pas le projet de monter Richard III Le succès fou d'Henry VI l'aura sans doute incité à poursuivre dans la même voie. On connaît sa capacité à s'approcher au plus prés des monstres politiques. Ce monument de duplicité qu'est Richard III faisait donc parfaitement l'affaire. Il l'incarne lui même en soulignant les ridicules d'un personnage à qui le désir de puissance fait perdre toute mesure. La mesure n'est d'ailleurs pas la tasse de thé de ce metteur en scène qui ne lésine pas sur les effets visuels et acoustiques. Cette profusion de lumières rutilantes en agace certains mais fait le bonheur d'un public jeune qui découvre combien le théâtre peut être plaisant mais aussi source de réflexions. Contrairement à d'autres metteurs en scène de sa génération qui ne songent qu'à en mettre plein la vue, Thomas Jolly ne se contente pas de trouver une forme alléchante aux pièces auxquelles il choisit de se mesurer. Il tente de dessiner le profil de ces fous qui aujourd'hui comme de tous temps nous gouvernent. Fils disgracieux d'une mère qui l'a toujours rejeté le Richard qu'il interprète carbure à la haine. Haine qu'il cache longtemps sous des airs patelins et qu'il laisse in fine si bien jaillir qu'il terrorise ceux qui l'approchent. Des comédiens dont le jeu outrancier est d'une remarquable homogénéité contribuent largement à rendre ce Richard III intelligemment spectaculaire. Jusqu'au 14 octobre Théâtre National de Bretagne. tel 02 99 31 12 31 A partir de janvier 2016 Théâtre de l'Odéon à Paris
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