samedi 6 décembre 2014
Nuits blanches de Haruki Murakami
Une femme, la trentaine, ne ferme plus l'oeil depuis dix-sept nuits. Elle a jusqu'alors goûté la sécurité anesthésiante que procure les habitudes. Au fil des jours, au cours desquels elle n'éprouve aucune fatigue, grandit en elle le sentiment que sa vie manque de relief. Son mari, est un dentiste à la clientèle fournie, qu'elle aime mais,qui ne lui plaît pas. Il lui apparaît peu à peu qu'elle entretient avec lui, depuis qu'ils ne font plus l'amour en début d'après-midi, des relations ténues. Elle discerne dans la physionomie de son fils, encore un enfant, des traits qui lui rappelle ceux sans attrait de son époux et de sa belle-mère. Débordante d'une énergie qu'elle ne se connaissait pas, elle nage abondamment et se plonge dans la lecture d'Anna Karénine puis des romans de Dostoïevsky,explorateur passionné des souterrains de l'être.
Maitre en écriture, Haruki Murakami a l'art de décrire les moments où la réalité perd de sa vraisemblance et où des forces vives ou obscures nous assaillent.Hervé Fallous qui a eu la riche idée d'adapter (avec le concours de Corinne Atlan) et de mettre en scène sa nouvelle "Sommeil" (1) fait preuve d'une sureté exceptionnelle dans la direction de Nathalie Richard. Une comédienne (qui évoque par son mélange de grâce et de mystère Brigitte Helm à qui Fritz Lang confia la rôle clé de Métropolis) qu'on aimerait voir plus souvent tant son jeu subjugue. Le crédit de la réussite de cet envoûtant monologue revient aussi Philippe Sazerat dont les éclairages délicats font merveille.
Jusqu'au 25 janvier l'Oeuvre tel 01 44 53 88 88 (1) Sommeil de Murakami chez Belfond.
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