lundi 1 décembre 2014
La ville de Martin Crimp
"La ville" commence comme le plus conventionnel des face à face d'un homme et d'une femme qui tentent de se confier. Elle est traductrice et a rencontré dans des circonstances étranges un écrivain connu. Lui devine qu'il va sous peu perdre son travail. Aucun ne semble accorder beaucoup d'importance à ce qui lui dit l'autre. Surgit une voisine dont le mari est parti à la guerre et dont la présence engendre un malaise durable. Elle se plaint du raffut que font les enfants du couple. Enfants qui semblent s'être cloitrés dans une chambre.
Les comportements des personnages sont de plus en plus déconcertants. Au fil de la représentation l'homme devient un autre... La femme a,pour sa part, des bouffées d'excitation. L'écrivain anglais Martin Crimp montre à travers ces situations mouvantes combien la réalité lui semble incertaine.Seul provoque une émotion tenace un morceau de Franz Schubert pour piano. Alors que Marcial Di Fonzo Bo a récemment mis en scène à sa manière superbement baroque une autre pièce de Crimp "Dans la République du bonheur", le jeune Rémy Barcher se passe de décor et nous plonge, lui, avec une sobriété exemplaire dans un univers où la propension psychotique de chacun finit par apparaître. On ne saurait assez louer les interprétations d'une singularité résolue de Marion Barché, Louise Dupuis et Alexandre Pallu. Des comédiens à ne pas perdre de vue.
Jusqu'au 10 janvier La Colline - théâtre national tel 01 44 62 52 52
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