samedi 22 novembre 2014
Troyennes d'après Euripide
Avec cette première mise en scène d'une nouvelle et limpide traduction (signée Kevin Keiss) de la tragédie d'Euripide, Laëtitia Guédon se place parmi ceux avec lesquels le théâtre - que les pouvoirs publics voudraient faire croire mourant- de demain pourra compter. C'est avec un budget incroyablement modeste mais une passion démesurée et une équipe complice qu'elle est arrivée à mettre sur pied un des spectacles les plus chavirant de la saison. Poseïdon (incarné avec puissance par le slameur Blade Mc Ali M'Baye) ouvre le bal des damnées en décrivant la chute de Troie après dix ans de guerre et la rage de meurtre des conquérants grecs. Lui disparu, c'est Hécube (Marie Payen dont l'étoffe est celle d'une tragédienne), il y a peu reine de la cité, qui ployée sous un incommensurable désespoir prend la parole. Surgissent ensuite les autres femmes illustres de la cité écrasée (Lou Wenzel, Mounya Boudiaf, Valentine Vittoz)promises comme épouse ou esclaves des vainqueurs et dont le deuil jamais ne pourra se faire. Vient un instant de répit où cigarette aux lèvres et épaule contre épaule, Hécube et Andromaque, sa belle fille, se consolent l'une, l'autre.
A une époque telle que celle que nous vivons où dans tant de régions de la planète des hommes peuvent libérer leurs pulsions meurtrières, la pièce d'Euripide résonne avec une force qui laisse anéantis. Mais subjugués par la beauté de la représentation.
Jusqu'au 14 décembre Théâtre 13/Seine tel 01 45 88 62 22
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1 commentaire:
Avec cet article, vous m'avez donné envie de voir cette pièce. JE vous donnerai mes impressions. Merci et bonne continuation
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