vendredi 12 septembre 2014

Le capital et son singe à partir du texte le Capital de Karl Marx

Deux gradins de spectateurs se font face. Le plateau est occupé par une longue table autour de laquelle des hommes, dont certains  aux noms restés fameux (Auguste Blanqui, Freud, Lacan, Brecht...) vont débattre et parfois s'empoigner. L'essentiel de la représentation se situe en mai 1848 qui marqua la fin de la royauté et suscita entre les insurgés des brouilles inexpiables. Certains d'entre eux  se montrèrent sans concessions, d'autres furent très vite tentés par l'affairisme.

Sylvain Creuzevault qui assure la mise en scène parsemée d'improvisations (qui donnent parfois le sentiment d'avoir été trop vite expédiées) aime visiblement rentrer dans le vif de l'Histoire mais ne s'y attarde pas. Le spectacle ricoche d'une période à l'autre. Et le spectateur de se retrouver soudain confronté à la révolution spartakiste qui se conclut par les assassinats de ses "meneurs" , Rosa Luxembourg et Liebknecht. Le point commun de cet écheveau de récits est que leurs lendemains furent immanquablement désenchantés.

Si on peut reprocher à Creuzevault d'exhiber trop volontiers son érudition, il faut aussi - surtout - lui reconnaître une extraordinaire maîtrise pour ce qui est de la direction d'acteurs. Il est des moments, tel une noce pleine de voltes faces, qui sont pure jubilation. Si l'aspect verbeux de cette production richement pourvue exaspère, son abord bande dessinée politique met en joie. Est-il besoin d'ajouter que les climats sociaux au bord de l'embrasement qu'il décrit ressemblent  à s'y méprendre à celui que nous traversons?

Dans le cadre du Festival d'Automne.
Jusqu'au 12octobre La Colline -théâtre national tel 01 44 62 52 52

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