Il fut un temps où les pièces qui combattaient l'injustice et les dérives des hommes de pouvoir avaient la cote. L'inhumanité des temps semble avoir découragés les écrivains que la politique paraissait brûler vif. Mais pas Stefano Massini, dramaturge italien de 35 ans dont on découvrit il y a peu "Chapitres de la chute", triptyque sur les Lehman Brothers dont Arnaud Meunier lui commanda l'écriture et qu'il mit en scène. Il s'est cette fois emparé de la première pièce de cet auteur, laquelle a pour personnage central la journaliste russe Anna Politkovskaïa.Ses articles rendaient compte de manière factuelle de la mise au pas par les forces armées russes des populations tchétchènes. Ses articles qui décrivaient des soldats - souvent anciens détenus de droit commun - capables de tout, surtout du pire, ne plurent évidement pas en haut lieu.
Son observation clinique de cette abjecte réalité la poussa aussi à décrire les comportement de violents groupuscules locaux rassemblés dans des quartiers en ruine de Grozny. Et la représentation de rappeler des événements tels que la prise d'otage d'enfants à Beslan ou celle des centaines de spectateurs dans un théâtre moscovite, que l'on semble avoir été conditionné à oublier.
Comme l'écriture de Massini, la mise en scène est sans ornements. Mais le musicien Régis Huby crée un environnement sonore envoûtant. Anna Alvaro, dont on connait les ressources, jamais ne force la note. Mais le moindre de ses gestes noue les tripes.
Un moment de théâtre qui, formons en l'espoir, permettra à quelques fabricants de désastres de ne pas échapper au tribunal de l'Histoire.
Théâtre de l'Atelier 01 46 06 49 24
vendredi 14 février 2014
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