Nathalie Joly a été bien inspirée de commencer le tour de chant qu'elle consacre à Yvette Guilbert, immense chanteuse d'avant-guerre, par un texte du poète Jean-Louis Laforgue que la dame mit elle - même en musique. Authentique icône de la féminité, l'artiste se fraya son chemin dans des conditions hasardeuses. Ses débuts, elle les fit au Café noir, caf con'c des Grands Boulevards où son répertoire suavement coquin était grandement apprécié.
Des revers de santé l'éloignèrent de la scène. Etablie aux Etats Unis elle y fonda une école de chants pour jeunes talents désargentés. Et exhuma des centaines de chansons médiévales dont elle se fit l'interprète. Habitée d'une foi ardente, elle se mit aussi à l'étude du Nouveau Testament. Pas étonnant que les chants de cette époque, où la passion joue un rôle central, souvent se fassent prières.
Elle n'en resta pas moins fidèle à son humour caustique. Douée d'une voix tout à tour enveloppante grinçante ou de gorge, Nathalie Joly est la passeuse idéale de ces oeuvres dissemblables.
Parmi les chansons qu'elle a réunies, on retiens en priorité "La pocharde", esquisse d'un personnage qui tient de Zola et de Feydeau et "La morphine" évocation des disciples de Lesbos, toutes à la joie d'avoir découvert des plaisirs qui les enchante.
Enrichi par la présence au piano de Jean-Pierre Gesbert, ce spectacle est pur délice. Qui doit beaucoup à la mise en scène d'une capiteuse fantaisie de Jacques Verzier.
Du 25 septembre au 3 novembre Lucernaire tel 01 45 44 57 34
dimanche 22 septembre 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire