Michel Fau s'écarte cette fois des personnages d'une aguichante extravagance ou de meneuse de revue qui ont fait son succès. Dans "Demain il fera jour", une pièce que Montherlan écrivit en 1949, à une époque où le public appréciait peu d'entendre évoquer ceux qui durant l'Occupation avaient eu peu scrupules à exercer de rentables activités, il incarne un homme dont le fond sombre constamment apparaît. On connaît l'attrait de ce comédien de très haut vol pour les versants les plus noirs de la nature humaine.Sans doute n'avait-on pas vu pareille pourriture depuis celle que campait Noiret dans le film Coup de torchon de Tavernier ou Michel Galabru dans Uranus de Claude Berri
Familier d'une langue ourlée, la grand bourgeois George Carrion a manifestement assidument fréquenté les salons. Ce qui lui permet de prétendre à sa femme pantelante d'amour pour son fils unique, comme à ce dernier qu'il n'est habité à leur égard que d'intentions louables. Il en arrive même à dire à ce garçon de 17 ans qu'il comprend ses sympathies communistes. Il a en réalité tout à gagner à avoir un fils qui a gagné le maquis. Mais Michel Fau n'est pas comédien à donner à ses interprétation. une couleur unique. Alors qu'il pousse au pire des périls celui qu'il considérait jusqu'à présent comme son bâtard on devine en lui la peur de le perdre.
Un décor à la rampe qui nimbe de lumière les visages rappelle que cette pièce appartient à un temps révolu. Si Michel Fau a trouvé en Léa Drucker une partenaire honorable, il nous faut surtout applaudir les costumes de David Belugou, le décor de Bernard Fau et les maquillages de Pascale Fau
L'Oeuvre tel 01 44 53 88 88
vendredi 7 juin 2013
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