jeudi 24 mars 2011

Le dragon d'or de Roland Schimmelpfennig

La nouvelle génération d' auteurs dramatiques allemands (Ernest von Mayenburg, Falk Richter et Roland Schimmelpfennig) se singularise par son acharnement à ouvrir la boîte noire du siècle.Le dragon d'or est un restaurant thaï-chinois-vietnamien dans lequel trime notamment un jeune chinois venu en Europe dans l'espoir de retrouver sa soeur dont sa famille est depuis une éternité sans nouvelles. En proie à'une rage de dents, le garçon souffre le martyre. Sa situation de sans papier empêche qu'il soit soigné par des personnes compétentes. Ce sont donc ses collègues qui vont s'employés à le soulagé de sa douleur. Ce qui causera sa perte.

La pièce n'est pas pour autant une fable dramatique sur le sort des émigrés clandestins. Elle navigue entre fantaisie, pathétique et
fantastique. La dent arrachée se retrouve dans le potage d'une cliente. Elle sera ensuite soumise aux traitements les plus inattendus... Comme dans un roman de Georges Perec on lie connaissance avec les multiples habitants de l'immeuble. Cinq comédiens choisis avec discernement prennent en charge dix-sept personnages. Un décor aussi superbe qu'astucieux à la fois horizontal et vertical signé Graciela Galan donne l'opportunité de découvrir les évènements qui se déroulent dans la cuisine du restaurant et dans les étages qui le surplombent.

Claudia Stavisky, qui est à la manoeuvre, à la rare qualité de se lancer sans cesse de nouveaux défis artistiques. Il était en effet particulièrement casse- gueule de mettre en scène ce texte orchestral dont l'écriture en déconcertera plus d'un tant elle est novatrice. Difficile de pas songer aux premières représentations d'une pièce de Ionesco dont l'incongruité faisait fuir le public des années cinquante. Ce qui ne fait pas de doutes est que le souvenir de cette représentation continuera à vivre dans les mémoires de ceux qui y ont été attentifs.

Jusqu'au 7 avril Célestins Théâtre de Lyon. En tournée à l'automne. tel 04 72 77 40 00

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