jeudi 9 septembre 2010

5 clés de Jean-Paul Wenzel

Après le succès rencontré par Loin d'Hagondange, sa première pièce, Jean-Paul Wenzel connaît une gloire plutôt confidentielle. Pour la simple raison qu'il n'en a rien à battre du milieu qui fait et défait les carrières et qu'il prouve ici, une fois de plus, que la magie de son verbe procure une émotion que des auteurs dramatiques plus en vogue sont bien incapables de dispenser.

Le spectacle qui comporte quatre volets - et non cinq comme il était initialement prévu - met à nu la misère affective de personnages desquels on se sent d'emblée très proches. Telle cette jeune fille qui attend du garçon qui l'a entraîné dans un taudis où il prétend habiter, qu'il lui fasse découvrir les plaisirs de la sexualité. Mais son partenaire est aussi ignorant qu'elle des choses de l'amour. Tandis que celle qu'il convoitait prend la porte une détresse irrépressible s'empare de celui qui transformait en poèmes ses rêves étoilés.

Les pièces suivantes dépeignent des personnages qui se rencontrent inopinément tels un soldat peut être déserteur et une toute jeune femme qui a refusé de fuir devant l'avancée d'une armée d'envahisseurs. Ce que ces écrits par ailleurs si dissemblables ont en commun est qu'ils ne se situent jamais dans une époque précise et qu'un virage au noir empêche un climat qui allait devenir trivial de s'installer. Horizon incertain est d'une autre veine qu'on pourrait qualifier de durasienne. Une plage l'hiver. S'y croisent un homme aux funestes errances et la femme à laquelle il était autrefois lié. La peine qu'a provoqué en chacun d'eux leur séparation ne s'est jamais éteinte.

Grâce à des comédiens d'une saisissante intensité tels que Lou Wenzel et Thibault Vinçon, mais aussi une musique que Jean-Paul Wenzel - qui cumule les fonctions d'écrivain de metteur en scène et de comédien - utilise en orfèvre, cette soirée inclassable est de celle qu'il convient de recommander.

Juqu'au 9 octobre Théâtre Le Lucernaire tel 01 45 44 57 34

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ceci est un bel article qui devrait inciter le spectateur de septembre à aller humer la grâce de ce spectacle. Cher Joshka, je ne te demanderai pas de feu cette fois-ci ni quoique ce soit (!), mais j'ai toujours le regret en lisant certaines critiques de ne pas y trouver la distribution complète... à bientôt te lire encore et/ou se retrouver dans la même salle de spectacle.
Emmanuelle Grangé