mercredi 6 novembre 2019
J'ai des doutes Textes de Raymond Devos. Spectacle de François Morel
Je hais les haies, les murs qui enferment disait Raymond Devos qui savait que l'absence de liberté met à mal la possibilité de se construire une vie intérieure. Il avait trouvé à travers ses sketchs, que se réapproprie avec un poésie aussi craquante que la sienne François Morel, le moyen de s'échapper et de faire planer le public. La filiation entre les deux artistes est particulièrement heureuse. Comme Devos, Morel a à ses côtés, le plus souvent au piano, un complice. Si le premier prenait son partenaire fréquemment à parti, le second a plutôt tendance à le valoriser. Il est vrai qu'Antoine Sahler (en alternance avec Romain Lemire) est un interprète accompli. Et à l'instar de Morel un sacrément bon musicien. Le spectacle est émaillé d'irrésistibles transitions musicales. Si Devos avait un phrasé si peu ordinaire qu'il ne peut s'oublier, Morel se sert, pour sa part, d'une voix souvent tonitruante et de bidonnantes grimaces. Et l'on retrouve l'art consommé de jongler avec les mots de l'humoriste qui, il y a dix ans, a pris la poudre d'escampette. Nous laissant en héritage des moments de grâce tel celui, où comme dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, il raconte comment il caressa la main d'une belle femme puis d'une autre moins attrayante et enfin d'une troisième qui la lui laissa. Un spectacle qui rappelle que l'absurde (mot qu'on accola à l'univers de Devos) n'est pas creux. On le quitte ragaillardi. Jusqu'au 5 janvier La Scala tél 01 40 03 44 30
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